Article publié
le 22 décembre 2021
Alors que 2021 touche bientôt à sa fin, c’est l’heure pour Mixte de dresser le bilan des douze mois qui viennent de s’écouler. Si elle fût un brin moins chaotique que 2020, on est d’accord pour dire que cette année 2021 nous aura aussi apporté son lot de surprises en tout genre. Entre grandes célébrations, révélations et disparitions tragiques, Mixte vous livre 21 raisons pour lesquelles 2021 restera dans les annales.
2021 aura vu disparaître de manière soudaine deux designers respectés autant pour leur vision de la mode que leurs qualités humaines : Alber Elbaz, décédé à 59 ans en avril dernier, et Virgil Abloh, à 41 ans fin novembre. L’un avait repris Lanvin aux débuts des années 2000 et en avait fait l’une des marques les plus reconnues et recherchées de la mode avant de lancer sa propre griffe (AZ Factory), l’autre était l’idole de toute une génération en étant devenu le premier grand créateur noir, à la tête des collections Hommes d’une maison de luxe française et en ayant lancé en parallèle sa propre marque, Off-White.
Après un an et demi de pause provoquée par les caprices de Miss Rona, les défilés physiques ont fait leur grand retour cette année. A commencer par la Fashion Week Homme en Juin dernier à Paris, Londres et avec Pitti Uomo, suivie par une Fashion Week SS22 qui s’est révélée être l’un des meilleurs crus de l’histoire de la « fachon ». Rendez-vous ici pour vous remémorer les temps forts avec les défilés Chanel, Miu Miu, Botter, Courrèges, …
Malgré les difficultés, les incertitudes et autres menaces qui planent au-dessus de nos têtes dans la période actuelle, 2021 nous a montré que l’envie de créer était toujours plus forte. Cette année, on a vu des jeunes créateur.rices s’affirmer et confirmer leur talent. Mixte a eu la chance de rencontrer certain.es d’entre eux.elles, à commencer par la créatrice Nicola Lecourt-Mansion, porte-parole d’une mode flamboyante et engagée, le nigérian Kenneth Ize et son savoir-faire novateur, le fondateur de C.R.É.O.L.E Vincent Frédéric Colombo, ou encore le théâtral Arturo Obegero.
Impossible de faire une rétrospective de 2021 sans revenir sur l’évènement qui a marqué cette année à Mixte : l’anniversaire de nos 25 ans ! Pour célébrer ce quart de vie, Mixte a réalisé un numéro spécial avec six séries modes présentant le travail de nos photographes préférés, des portraits de personnalités talentueuses et engagées et enfin une soirée en partenariat avec la maison Gucci marquée par les concerts des artistes Thee Dian, Bergmann et le Dj set de Mysterious Sk1n (aka Vincent Frédéric-Colombo).
2021, c’était aussi la célébration du centenaire d’une des marques les plus iconiques du fashion game : Gucci. On ne peut qu’imaginer la charge mentale d’Alessandro Michele pour la préparation de la collection célébrant cet anniversaire… Un challenge relevé haut la main avec un défilé en avril dernier rempli de paillettes, de mythes et de symboles faisant référence au glamour de l’époque Tom Ford. Surprise de la collection « Aria » célébrant ce centenaire : des pièces inspirées par les créations de Demna Gvasilia pour Balenciaga. La marque poursuivait la fête début novembre avec « Love Parade », un défilé organisé sur le fameux « Walk of Fame » d’Hollywood Boulevard à Los Angeles. Enfin, pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas les coulisses de la famille Gucci, on vous recommande chaudement House of Gucci, réalisé par Ridley Scott avec Lady Gaga et Adam Driver dans les rôles principaux.
Après avoir annoncé arrêter le prêt-à-porter en 2015, Jean Paul Gaultier avait décidé de quitter également l’arène de la Haute Couture en Janvier 2020 avec un défilé lunaire au Théâtre du Châtelet. La Maison avait alors annoncé qu’elle confiait ses rênes à un.e designer différent.e tous les 6 mois pour la Haute Couture. On sait que l’enfant terrible adore créer le scandale mais on a eu très très peur quand en mai dernier, le compte Instagram de la marque publiait un post avec inscrit “The End” sur un fond noir. Heureusement, on a vite compris que c’était plutôt le commencement d’une nouvelle ère puisque la marque annonçait dans la foulée relancer sa ligne de prêt-à-porter avec une collection unisexe et queerfriendly réalisée par 5 designers guests dont Nicola Lecourt-Mansion, Ottolinger ou encore Palomo Spain.
Faisant suite au mouvement #MeToo et à la vague de dénonciations de viols et d’agressions sexuelles qui n’a (évidemment) pas épargné l’industrie de la mode, plusieurs top models des plus emblématiques, comme Carré Sutton et Carla Bruni, se réunissaient en septembre dernier pour témoigner contre leur ancien agent et chef Europe d’Elite Model Management, Gérald Marie. Accusé d’avoir violé et agressé sexuellement plusieurs mannequins, celui-ci était amené à répondre de ses actes devant la cellule de protection de l’enfance de la police parisienne. A l’origine de cette convocation, le témoignage glaçant de Carré Sutton qui révélait avoir été violée à plusieurs reprises par Gérald Marie alors qu’elle était âgée de 16 ans.
Un premier projet, “Montero”, dévoilé en septembre et propulsé aussitôt en tête des charts, une collab avec Jean Paul Gaultier, … tout ça en n’ayant de cesse de casser les codes de la masculinité, Lil Nas X a bien mérité son prix de militant de l’année pour son engagement auprès de la communauté LGBTQ, remis par le Trevor Project, une organisation qui vise à prévenir les suicides auprès des personnes LGBTQ. Le superhéros de l’année, c’est lui, y’a pas à discuter.
Cette année, la scène musicale française nous a prouvé que la relève était assurée avec une jeune garde ultra talentueuse. Parmi les cheffes de file de celle-ci, Crystal Murray, qui, a seulement 19 ans, a fondé le label Spin Desire sur lequel elle a sorti, entre autres, « GGGB”, pour Good Girl Gone Bad. Avec ce titre, la princesse soul a également prouvé qu’elle savait très bien s’entourée, en collaborant avec une autre révélation musicale qui a tapé dans l’oeil de Mixte : Thee Dian.
Avec un album, »Sexy Planet », paru fin 2020, dont les titres comme « Lune & Soleil », « Cha-Cha-Cha », ou encore « Flash » ont squatté nos playlists Spotify tout au long de l’année et plusieurs concerts sold out, Bonnie Banane a confirmé sa place dans l’arène des artistes françaises les plus prometteuses. Mixte a eu la chance de rencontrer cette artiste inclassable à l’occasion de notre numéro anniversaire « Liberté, Egalité, Mixite ». L’interview est à lire ici.
Difficile de choisir le meilleur album de l’année, mais chez Mixte on penche sacrément pour « Temporary Highs in the Violet Skies », le 3ème album studio sorti en Juillet 2021 de l’artiste suédoise Snoh Aalegra. Pour le flow, la classe et ce petit air d’une Sade badass qui n’a échappé à personne.
« Merci au jury de reconnaître avec ce prix le besoin avide et viscérale d’un monde plus fluide et inclusif », déclarait Julia Ducournau dans son discours de remerciements après avoir reçu la Palme d’Or à Cannes en Juillet pour son deuxième long métrage « Titane ». La cinéaste française, fascinée par la mutation des corps, devenait alors la deuxième femme a décroché la prestigieuse récompense. La première avait été Jane Campion en 1993 pour « La Leçon de piano ». Quelques mois plus tard à la Mostra de Venise, en septembre, c’est une autre réalisatrice française, Audrey Diwan, qui raflait la plus haute récompense, le Lion d’Or, pour son film « L’Évènement » qui traite de l’avortement clandestin en France dans les années 60. En 2021, le monde du cinéma semble s’être enfin décidé à faire davantage de place aux femmes sur le devant de la scène.
2021 a vu éclore une myriade de jeunes actrices françaises bien déterminées à prendre le cinéma français d’assaut. Lyna Koudri, Garance Marillier, Souheila Yacoub, Agathe Rousselle, … toutes ont en commun le talent, l’envie de porter un message féministe et d’avoir, à l’aube de leur 30 ans, tourné avec les plus grand.es réalisateur.rices français.es du moment.
Née dans une famille pauvre dans le Missouri au début du 20e siècle, Joséphine Baker avait tout quitté pour suivre une troupe itinérante et vivre de sa passion, le spectacle. A son arrivée à Paris, elle est devenue une star des années folles en dansant, en chantant et en menant des revues de cabaret. Aussi militante, elle a agit dans l’ombre contre les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale et s’est engagée contre le racisme aux côtés de Martin Luther King. Comme si ce n’était déjà pas assez, Joséphine Baker a adopté 12 enfants de nationalités différentes, qui composait ce qu’elle appelait sa « tribu arc-en-ciel ». Cette femme exceptionnelle méritait bien sa place au Panthéon, où elle a fait son entrée le 30 novembre dernier.
À cause de la pandémie de Covid-19, une forte augmentation des crimes haineux anti-asiatiques a été observée un peu partout dans le monde en 2021. Cette fois-ci, contrairement à l’affaire George Floyd où l’industrie de la mode était restée silencieuse trop longtemps, cette dernière a décidé de prendre pleinement part au combat en dénonçant cette injustice raciste. En pleine hausse alarmante des crimes haineux anti-asiatiques (particulièrement aux États-Unis), le mouvement #StopAsianHate, né sur les réseaux sociaux, a rassemblé des personnalités de l’industrie de la mode pour aider à lutter contre ces attaques racistes. Des designers, des influenceurs, des journalistes et des entrepreneurs asiatiques-américains connus de l’industrie se sont ralliés au hashtag/mouvement de ces dernières semaines, afin de sensibiliser la population aux récents crimes observés un peu partout dans le monde. Beaucoup de ces professionnels de la mode ont ainsi partagé des histoires personnelles mais aussi leur désarroi et leur fatigue grandissante dans un contexte de pandémie de Covid-19 qui a injustement ravivé la flamme de la haine raciale anti-asiatique.
Symbole du renouveau politique au Chili. Le candidat de la gauche, Gabriel Boric, a remporté, dimanche 19 décembre 2021, le deuxième tour de l’élection présidentielle, devant son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast. Un changement d’ampleur majeur dans ce pays considéré comme le laboratoire du libéralisme en Amérique latine mais aussi comme la nation la plus inégalitaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), puisque le candidat a gagné avec programme axé davantage sur la justice sociale et avec un projet d’état-providence donnant un meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privé.
Début novembre 2021, pour la première fois en Chine, les hautes sphères du pouvoir politique sont visées par le mouvement #MeToo en Chine. La championne de tennis Peng Shuai, 35 ans, vainqueure du double à Roland-Garros en 2014 et star dans son pays, affirme avoir eu un rapport sexuel forcé et une relation extraconjugale avec un puissant ex-responsable du Parti communiste. Son message est vite censuré, puis plus rien… La championne disparaît des radars pendant trois semaines, suscitant de vives inquiétudes sur la scène internationale puis répparaît finalement le week-end du 20 novembre dans un restaurant de Pékin et lors d’un tournoi de tennis organisé dans la capitale chinoise. Cette aventure digne d’un thriller politique fait d’autant plus écho aujourd’hui alors que plusieurs affaires de ce type ont déjà été étouffées par l’état Chinois ces précédentes années.
Le 14 décembre 2021, la France est devenue l’un des nouveaux pays interdisant officiellement les thérapies de conversion envers les personnes LGBT+, rendant ainsi illégales des pratiques médicales comportant entre autre des sessions d’électrochocs, des gavages de porno hétéro ou des séances de psychiatrie forcées… Après plusieurs années de débat et d’aller-retour entre l’Assemblée Nationale et le Sénat, la France rejoint enfin le chemin du Canada, de l’Argentine, du Chili, de l’Allemagne ou encore de l’Inde qui avaient déjà promulguer des lois de ce genre. Avec pour seul rappel et pour seule devise : #RienÀGuérir !
Après plus d’un an et demi de fermeture imposée, les établissements culturels ont réouvert leurs portes 19 mai dernier (date dorénavant élevée au rang de nouvelle fête nationale dans le coeur de beaucoup de français). Pour cette réouverture, les musées, théâtres, opéras et autres salles de spectacles ont pris à coeur de montrer qu’ils étaient essentiels à tous, avec des programmations artistiques alléchantes, comme la spectaculaire exposition du MAD sur l’oeuvre du créateur Thierry Mugler.
Dans la foulée de la réouverture des établissements culturels en mai dernier, un nouveau lieu culturel faisait sa (très) attendue inauguration : la Bourse de Commerce-Pinault Collection, dans le quartier des Halles à Paris. Signé par l’architecte Tadao Ando, le bâtiment abrite la collection d’art de l’homme d’affaires français François Pinault. Des photographies féministes avant-garde des années 70, des tableaux de jeunes artistes peintres comme le berlinois Florian Krewer, des oeuvres contemporaines dont le sens nous échappe parfois un peu (OK, on l’avoue),… ce nouveau temple de l’art méritait réellement sa place dans le paysage culturel parisien.
Cette année, l’art et le luxe se sont vu pris d’assaut à une vitesse fulgurante par un nouveau phénomène technologique : les NFTs. Inscrits dans la blockchain, qui garantit leur provenance, les non-fongibles tokens ont tout de suite su séduire les investisseurs et les collectionneurs, et se faire une place de choix, aussi bien auprès des Fashion Week que des grandes maisons de ventes d’enchères. 69 millions de dollars, c’est le prix auquel a été acheté un collage de l’artiste Beeple, toute première NFT vendue par une maison d’enchères, en l’occurence Christie’s.
