Greta Gerwig dans “Frances Ha”

Alors que le très attendu “Barbie” s’apprête enfin à s’échapper de Barbieland pour débarquer sur nos écrans le 19 juillet, voici 5 bails à connaître sur Greta Gerwig, sa réalisatrice inclassable, devenue la nouvelle coqueluche du cinéma américain indépendant.

1. C’est une icône du “mumblecore”

Avant de fouler les tapis rouges aux côtés de Dua Lipa et de co-réaliser l’une des plus grosses prod Warner Bros de l’année, Greta Gerwig était l’ambassadrice du “Mumblecore”. Ce courant du ciné indé américain dont le nom vient du croisement entre “Mumble” (marmonner) et “core” (noyau, cœur). Ce cinéma fauché et artisanal se centre sur des personnages âgés entre 20 et 30 ans, qui peinent à communiquer entre eux. “Hannah Takes the Stairs” (2007) est le deuxième rôle de Greta Gerwig au cinéma : entourée de plusieurs cinéastes du mouvement, sa simple présence suffit à donner un semblant de cohérence à un film largement improvisé. Elle continue d’être l’égérie du mouvement en tournant dans “Baghead” et dans “Nights and Weekends” (2008) qu’elle co-réalise avec Joe Swanberg.

Hannah Takes The Stairs
2. C’est la “meilleure actrice” de sa génération

En tout cas, c’est ainsi que le New York Times la qualifie lors de la sortie du film “Greenberg” en 2010, signé Noah Baumbach, dans lequel elle tient le rôle principal et qui est considéré comme le film qui l’a révélée au grand public. Trois ans plus tard, Greta Gerwig et Noah Baumbach, devenus plus que collègues de boulot, réalisent ensemble “Frances Ha”. Greta Gerwig incarne l’héroïne, Frances, une chorégraphe en mal de reconnaissance qui peine à trouver sa voie. Symbole de toute une génération en proie au doute et quelque peu désenchantée, comme dirait Mylène, “France Ha” remporte un succès unanime et vaut à Greta le Golden Globes de la meilleure actrice dans un film musical en 2014.

Frances Ha
3. Ses personnages féminins sont vrais et féministes

Avec elle, les personnages féminins ne sont ni des stéréotypes ni des sortes d’idéaux sur lesquels on pourrait projeter des fantasmes. Au contraire, ils sont complexes et perfectibles. On se rappellera notamment de l’incroyable palette d’émotions portée à l’écran par Saoirse Ronan, Florence Pugh et Emma Watson dans son film “Les Filles du Docteurs March” (2020). Greta prenait alors la liberté de s’écarter du roman original de Louisa May Alcott en donnant, entre autres, une dimension beaucoup plus “vraie” et humaine au personnage d’Amy March, joué par Florence Pugh. Barbie, pourtant un blockbuster, s’annonce sous les mêmes auspices, avec en trame de fond une critique du patriarcat. Margot Robbie, rôle titre du film, a d’ailleurs déclaré qu’elle ne serait jamais rentrée dans la peau du jouet Mattel si ce n’avait pas été Greta Gerwig derrière la caméra.

Les Filles du Docteur March
4. Elle a frôlé du bout des doigts pas moins de 5 Oscars

En 2017, Greta Gerwig réalise “Lady Bird”, son premier film solo. L’héroïne Christine McPherson, incarnée par Saoirse Ronan, est une jeune femme de dix-sept ans aux cheveux roses et au regard pétillant qui se fait appeler Lady Bird pour éviter le pire : sombrer dans l’ennui et la banalité. Lady Bird tente de se faire une place sur Terre entre ses rêves, ses contradictions et sa relation conflictuelle avec sa mère. Avec ce film à la fois drôle, mélancolique et pleinement lucide, Greta se retrouve nominée 5 fois aux Oscars de 2018. C’est finalement Guillermo del Toro qui raffle la mise avec le très poé-aquatique “La Forme de l’eau”. N’empêche que Greta décroche deux Golden Globes avec “Lady Bird” la même année : celui de la Meilleure comédie et de la Meilleure actrice pour l’interprétation de Saoirse Ronan.

Lady Bird 
5. Ses choix cinématographiques sont toujours pertinents

Même s’ils ne sont pas toujours couronnés de succès public, les choix cinématographiques de Greta Gerwig sont toujours pertinents. Elle a tourné avec Todd Solondz, Pablo Larrain, Whit Stillman, et même la cinéaste française Mia Hansen-Løve. Elle a aussi collaboré au doublage de “L’île aux chiens”, chef-d’œuvre animé de Wes Anderson. Avec “Barbie”, elle montre une fois de plus son goût du risque en revisitant un emblème de la culture populaire – et des stéréotypes hétéronormés – avec l’intention de la rendre plus féministe et badass que jamais.

Barbie