“C’est l’histoire d’une société qui tombe…”, vous connaissez la suite. Avec les affaires de violences policières terrifiantes révélées encore dernièrement en France et le vote d’une loi anti-démocratique qui suscite l’indignation, la prophétie du film “La Haine” semble plus que jamais nous pendre au nez. Mathieu Kassovitz n’avait que 28 ans quand il a mis un uppercut au cinéma français en 1995 avec ce film, devenant le premier réalisateur à porter à l’écran la France métissée des quartiers et le quotidien des jeunes entre misère et brutalité policière.
Le réalisateur avait pensé “La Haine” suite aux émeutes provoquées par la mort de Makomé M’Bowolé, tué à bout portant d’une balle dans la tête dans un commissariat du 18ème arrondissement à Paris. Récompensé à Cannes (Prix de la mise en scène) et aux Césars (Meilleur Film), le chef d’œuvre de Kassovitz allait bouleverser les consciences par le message qu’il portait et inventer un nouveau genre, “le film de banlieue” . Pour l’anecdote, Kassovitz avait utilisé avec son équipe technique un mini-hélicopète télécommandé pour faire virevolter une caméra dans la cité et filmer des plans dignes d’un drone. Autant précurseur sur le fond que sur la forme, donc.