L’Histoire de la mode selon Prada
Cette saison, Prada nous a fait une petite interro d’histoire et de philo dont la problématique pourrait être : comment en est-on arrivé là ? C’est bien cette question que se sont posés Miuccia Prada et Raf Simons pour créer cette collection pensée comme une enquête vestimentaire sur le passé. En gros, le duo s’est demandé comment on finit par s’habiller quand les temps sont durs et l’époque difficile. Ainsi, on a vu sur le catwalk une réinterprétation des incontournables de nos vestiaires — tailleurs, robes longues, vestes style biker, casquettes de marin etc, le tout réinterprété de façon edgy et poétique (Prada oblige) comme le montrent la palette de couleurs pop ou encore les nombreux noeuds en velours venus accessoiriser une bonne partie des silhouettes.
Minimalisme et sexyness chez Gucci
Cette saison, Sabato de Sarno s’est auto challengé et ça marche. Son postulat : s’inspirer de “ce qu’il déteste et ce qu’il adore pour proposer quelque chose de nouveau.” C’est ainsi que son légendaire minimalisme (‘le thème du défilé, c’est les vêtements”) et son goût pour le sexy se marient à merveille. Entre slip dress, lingerie de jour, paillettes et cuissardes s’épanouissent tout en subtilité.
La simplicité maîtrisée de Bottega Veneta
Pour l’Automne-Hiver 2024, Bottega Veneta s’est encore surpassé et, en vrai, on ne peut pas dire qu’on soit surpris tellement Mathieu Blazy gère sa D.A d’une main de maître. Si cette collection propose des pièces avec moins d’éléments de décoration et d’embellissement par rapport aux saisons précédentes, elle n’est pas pour autant moins flamboyante. Au contraire, avec cette envie de s’aventurer vers quelque chose de plus simple (en apparence), Blazy a réussi à créer un vestiaire pensé pour célébrer le quotidien, le voyage et l’exploration, notamment grâce à des formes démesurées et des textures somptueuses (cuir souple, jersey, tricot, plissé, imprimé floral ou peau de serpent, motif graphique reprenant les pages d’un journal de bord personnel…). Bref, tout ce qu’il faut pour déambuler dehors avec élégance, assurance et nonchalance.
Le classique progressiste de FENDI
Dans les inspirations de Kim Jones pour cette collection, on trouve en vrac, Delfina Delettrez Fendi, la ville de Rome, les archives de la maison, 1984 plus précisément et la vague de créateu·rs·rices japonaise qui débarque en Europe à cette époque. Et le résultat se situe entre le classicisme et le progressisme. Il y a dans les jeux de superpositions et d’asymétrie (les collants qui dépassent de la jupe, les pulls qui rétrécissent au-dessus de la poitrine, les bodies dont les attaches sortent ou encore les bras qui s’échappent des manches), un effet de nonchalance et d’attitude qui clashent avec la rigidité des coupes.