En troisième position du classico de la mode, Milan brille souvent par ses grosses maisons qui assurent le show (Gucci, Fendi, Prada, Bottega Veneta), un parterre de célébrités (Kylie Jenner, Rosalia, etc) et une vibe toujours aussi chic’n’bling. Si cette semaine de la mode n’a pas surpris par ses propositions créatives, elle a le mérite d’avoir diverti grâce à des shows arty et mémorables.

1. Le Big Four

LE NOUVEAU GUCCI
Pour sa première collection chez Gucci, Sabato de Sarno qui succède à Alessandro Michele était attendu au tournant. Verdict : on est loin de l’univers perché de son prédécesseur, plus proche du sexy provoc’ de la Tom Ford era. Les shorts et les jupes crayon en cuir mettent les jambes à l’honneur, tout comme ces mocassins à plateformes, bien partis pour être l’un des accessoires incontournables de l’été prochain. Preuve que la collection fait le taff et répond aux enjeux principaux : rester commercial.

FENDI MET LES FORMES
La géométrie des coupes, la palette très quiet luxury (bruns, gris, corail et baby blue) ainsi que les accessoires de lady comme les gants de couleurs ou les joncs de chevilles, célèbrent le chic à la romaine, capitale italienne dont s’est inspiré Kim Jones pour cette collection ultra chic. Les mailles se twistent autour de la taille ou sur les épaules, le cuir reste sage et le tout d’une élégance intemporelle.

VOYAGE, VOYAGE AVEC BOTTEGA VENETA
Chez Bottega Veneta, on célèbre l’art et la matière : les franges, les mailles, les volumes, le tressé, le cuir et les détails de celui-ci font échos à la technicité de la maison. Cette saison, Matthieu Blazy affirme s’être inspiré du voyage. Et on ne parle pas d’un tour du monde en jet privé mais plutôt d’une exploration à l’ancienne qui célèbre le mélange des cultures et des matières, ambiance boussole et besaces en cuir tressé.

L’ENTRÉE EN MATIÈRE DE PRADA
Cette saison chez Prada il s’agirait presque de physique-chimie tant les matières dans le sens scientifique du terme sont omniprésentes. Déjà dans le décor où du « slime », cette matière visqueuse coule du plafond, mais aussi sur les silhouettes. On retrouve une obsession pour l’eau et l’humidité dans les cheveux gras façon grunge mais aussi une matière plus aérienne sur ces robes parées d’organza que Raf Simons a surnommé les “robes de brumes”. Des filles du vent également parées de franges bling, de voiles et d’œillets qui apportent une touche rock et plus terre à terre.

2. Les bonnes surprises
The Attico SS24, The Attico SS24, Jil Sander SS24, Ferragamo SS24, Ferragamo SS24

Parmi toute la bienséance dont les maisons italiennes font preuve, trois collections ont retenu notre attention. D’abord Jil Sander pour son coming out maximaliste où l’on a troqué le luxe low profile pour une collection aux épaules larges, aux robes à plume et à l’énergie grunge. Chez Ferragamo, le créateur afro-caribéen Maximilian Davis s’affranchit également de la sagesse légendaire de la maison et offre une vision arty, inspirée du mouvement Arte Povera avec des coupes décalées, des dos nageurs sporty, du bleu et du vert en plus du fameux rouge Ferragamo. Enfin, on applaudit également le premier défilé de The Attico où l’opulence, le glamour et la vibe after-party ont permis au jeune label de se démarquer.

3. LES SHOWS ÉVÉNEMENTS

S’il y a bien un aspect de la Fashion Week que la capitale de la mode italienne maîtrise à la perfection c’est bien l’entertainment. Et cette saison n’a pas loupé, à commencer par la rave party de Diesel où les mannequins ont défilé sous une pluie battante et sur de la techno-transe. Les looks de Glenn Martens tout aussi intenses, mi-destroy, mi-fantastique ont pu être admirés par 7 000 invités. Chez Versace, Donatella elle a misé sur le casting en réunissant Kendall Jenner, Gigi Hadid et même Claudia Schiffer en happening (au cas-où on n’aurait pas capté le clin d’œil de la collection aux nineties) pour clore le défilé. La maison Moschino a célébré ses 40 ans en invitant quatre créatrices à revisiter le style de la maison, pour un show événement. Quant aux labels les plus jeunes, ils préfèrent miser sur la des performances intelligentes. Chez Sunnei, les créateurs ont fait voter le public à l’aide de cartons pour mieux questionner la notion d’opinion et de la liberté d’expression et chez Avavav, où les mannequins étaient tellement pressés qu’ils en perdaient l’équilibre, on interroge la contrainte du temps en semant le chaos.

4. SUPER SHORTS
GCDS SS24, Andrea Damo SS24, Diesel SS24, Tom Ford SS24, Max Mara SS24, Gucci SS24.

Cet été, il va falloir faire court et pour cela, deux clans s’opposent. D’un côté, la team mini short façon Kate Moss circa 2010, vu chez Tom Ford et Gucci en version costume, un peu plus casual chez Max Mara, N°21 ou chez Hui. De l’autre côté, on préfère porter la culotte comme chez GCDS avec des modèles en cuir ou en denim, chez Rave Review avec un modèle en laine ou encore chez Cormio et Andreadamo, version underwear assumé. Chez Diesel, le tanga se porte carrément par-dessus la jupe. Bref, c’est la fête du slip.

5. Vive la république, vive la frange
Bottega Veneta SS24, Philipp Plein SS24, Alberta Ferretti SS24, Giorgio Armani SS24, Gucci SS24

Si vous ne savez pas comment briller sans être over dressed, il suffit de tout miser sur les franges, repérées un peu partout sur les défilés milanais. Et pour ne pas faire rideau, on regarde du côté de Gucci, Prada ou encore Giorgio Armani où les franges argentées, dorées ou à strass rehausse n’importe quel outfit. Chez Bottega Veneta, on privilégie les matières à effet waouh comme le cuir ou la laine, tout comme chez Alberta Ferretti et ses longs pans de satin. Chez Luisa Spagnoli, on fait le choix de la sobriété sur une robe noire en macramé et ça marche aussi. Prêt.e.s pour faire la petite frange ?

6. Stabilo Boss
Emporio Armani SS24, Versace SS24, Gucci SS24, Tod’s SS24, Vivetta SS24

Besoin de vous faire remarquer ? Bonne nouvelle, le vert néon tout droit sorti d’un rapport surligné au Stabiloboss vert fluo est de retour et il ne se limite plus à de simples touches. Que cela soit chez Versace, Tod’s, Gucci, Vivetta ou encore Emporio Armani, le la couleur revient faire briller la nuit et péter la rétine ambiance le sketch des Inconnus “le lampadaire c’était moi”.

7. La robe mini(maliste)
Ermanno Scervino SS24, Gucci SS24, Missoni SS24, Gucci SS24, MSGM SS24

Que ce soit pour des raisons climatiques ou un statement sexy, le tissu se fait de plus en plus rare et Milan signe le retour de la mini-robe minimaliste. Blanche, noire ou couleur chair, elle se porte juste au-dessous des fesses et c’est encore mieux si on fait fi des bretelles. Pas forcément près du corps, elle est même parfois drapée et donne du volume comme chez MSGM. On la retrouve aussi chez Gucci, Missoni, Blumarine ou encore Philippe Plein. L’objectif n’est pas de faire low profile mais juste d’embrasser le mantra “less is more”.

8. Le tailoring s’ambiance
Emporio Armani SS24, Philosophy di Lorenzo Serafini SS24, Calcaterra SS24, Bally SS24, Philosophy di Lorenzo Serafini SS24

Milan ne serait pas Milan si le tailoring n’était pas un peu représenté. Cette saison, il prend des airs de fêtes comme la version lamé d’Emporio Armani ou croco seventies et velours, vu chez Tom Ford. Chez Bally, Philosophy di Lorenzo Serafini ou encore Calcaterra, il se fait fluide, large, et permet le mouvement plus que de raison… Pour un after work enflammé ?