La période des défilés parisiens vient de se terminer avec une semaine de la Couture haute en couleurs, entre événements instagrammables et instants hors du temps. Retour sur les temps forts de la saison automne-hiver 2022/23.

1. Mes Hommages !
À gauche : JPG X Olivier Rousteing / À droite : Schiaparelli

Couturiers dont la maison s’invitait au Musée des Arts Décoratifs, rencontres entre générations et univers créatifs, les hommages et mises en abyme étaient omniprésents dans ce paysage couture. Directeur artistique de Schiaparelli, dont la fondatrice Elsa était honorée d’une exposition inaugurée cette semaine, Daniel Roseberry multipliait les références dans sa collection à l’univers ludique et surréaliste de cette femme hors du commun. Ayant choisi de quitter son studio pour mieux l’ouvrir aux talents du moment, Jean Paul Gaultier invitait cette saison Olivier Rousteing à signer sa version d’un univers qui a marqué le jeune créateur. Résultat? Un best-of JPG aux codes revisités en version bling.

2. L’Homme Couture
Elie Saab, JPG X Olivier Rousteing, Balenciaga, Valentino.

S’il y avait un invité omniprésent cette saison, c’était sans conteste le masculin. Qu’il s’agisse d’une influence ou d’un jeu, comme au défilé Viktor & Rolf, où des immenses costumes façon « power dressing » se transformaient en tenues pluis fluides à travers l’intervention des couturiers, ou d’un casting aux genres multiples, cette haute couture n’était plus simplement féminine. Pierpaolo Piccioli, comme d’autres, soulignait l’arrivée d’une clientèle couture masculine, et revendiquait chez Valentino robes et costumes pour tous. Chez Balenciaga aussi, la couture était multiple et destinée à tous.tes, qu’il s’agisse de silhouettes près du corps ou de vastes robes à crinolines. Tout comme chez JPG X Olivier Rousteing ou Elie Saab qui ont aussi fait défiler des hommes sur le catwalk.

3. Simplicité Vs. Spectaculaire
Dior, Giambattista Valli, Chanel, Balenciaga.

Certaines voix critiquaient une apparente modestie ou austérité sur les podiums. Qu’il s’agisse de la collection Dior imaginée par Maria Grazia Chiuri en réaction au travail de l’artiste ukrainienne Olesia Trofymenko, ou d’une sortie haute couture sobre et sportive pour Virginie Viard chez Chanel, on pouvait aussi lire ces propositions comme des réactions à un besoin de connexion avec la réalité, de vêtements (même haute couture) destinés à un usage quotidien ou répété. Les adeptes du spectaculaire, du volume XXL, des stars en pagaille et des mannequins-vedettes avaient largement de quoi s’abreuver ailleurs, ne serait-ce simplement chez Giambattista Valli ou encore chez Balenciaga, dont le retour au calendrier couture a été omniprésent sur les réseaux avec parmi sa cabine de mannequins des méga-stars comme Kim Kardashian, Dua Lipa ou Nicole Kidman.

4. And The Oscar Goes On…

Connu pour son amour des catwalks version performance art, John Galliano avait bifurqué – comme beaucoup – vers le film de mode, Covid oblige. Sauf que le DA de Maison Margiela y a trouvé un exutoire créatif de plus. Pour sa collection Artisanal, il a joué sur tous les tableaux pour créer un happening cinématographique capable de mettre en valeur son riche univers visuel, qui puise depuis toujours dans les codes du vieil Hollywood.

5. Leçons De Classe
Kristen McMenamy chez Valentino et JPG X Olivier Rousteing /  Naomi Campbell chez Balenciaga.

Sur des podiums couture qui semblent enfin avoir connecté (un peu) avec la diversité de la rue, les passages les plus remarqués étaient ceux qui évoquaient l’élégance d’autres époques. De retour parmi les castings depuis quelques saisons, la spectrale Kristen McMenamy a montré sa prestance et son aplomb exceptionnels, qu’il s’agisse de descendre les centaines de marches de la Place d’Espagne romaine vêtue d’une immense coiffe de plumes, ou de se relever indemne et digne après une spectaculaire chute chez Jean Paul Gaultier. Chez Balenciaga, outre les capacités navigatrices de Naomi Campbell, capable de diriger les spectaculaires volumes de Demna Gvasalia, on admirait la beauté intemporelle de Danielle Slavik, mannequin de la maison pendant les années 1960, dans un remake de sa petite robe noire fétiche.