C’est officiel : la première “fashion victim” du coronavirus s’appelle Nga Nguyen. Cette riche héritière vietnamienne habituée aux mondanités du monde de la mode (défilés, Met Gala…) est rentrée au Vietnam contaminée par le Covid-19 après avoir assisté aux derniers défilé Gucci à Milan et Saint-Laurent à Paris. Cette dernière a même raconté sa mésaventure cette semaine au New York Times qui en a profité pour la qualifier de “patiente zéro du coronavirus de la mode” (sic).
Si Nga Nguyen avait été plus prudente, elle aurait peut-être eu l’idée de se protéger le visage à l’image de beaucoup d’invités présents au défilé, tout comme les mannequins du dernier défilé de Marine Serre qui ont déambulé sur le catwalk avec des masques de protection. Une sorte de prédiction et d’avertissement involontaires de la part de la jeune marque française qui, à travers ses collections, a toujours voulu illustrer le spectre d’un monde futur post-apocalyptique faisant face à une guerre mondiale, une crise climatique ou une épidémie (rayez les mentions inutiles).
Si la mode est évidemment plus touchée que les autres industries, c’est parce que les deux plus gros foyers du virus touchent actuellement deux parties du monde essentielles au bon déroulement de la chaîne de production mode : la Chine, où le groupe LVMH réalise pas moins de 30% de son chiffre d’affaires, et l’Italie du Nord, moteur de l’industrie textile en Europe. Avec les moyens mis en oeuvre par les différents gouvernements (confinements, télétravail, quarantaine, fermeture des usines et des administrations), la mode et le luxe se retrouvent dans une situation inédite depuis la crise financière de 2008. Selon une étude du cabinet de conseil BCG en collaboration avec la banque Bernstein et l’association Altagamma, le coronavirus pourrait faire chuter les ventes mondiales de luxe de 30 à 40 milliards d’euros cette année.