M. Et la Mode, qu’en retiens-tu ?
C. M. J’adore les habits. J’allais à l’école à côté de l’Hôtel de Ville, où il y a plein de friperies et j’adore digguer du vintage. J’ai une armoire énorme remplie de belles pièces que j’ai eues pour pas grand-chose. Je ne suis pas dans les habits chers, il y en a déjà beaucoup trop sur Terre ! J’aime superposer, le layering. En ce moment, je fais des collaborations avec des marques d’upcycling sur Instagram. Je leur envoie des robes et elles m’en font des bêtes de sapes ! Par exemple, Olivia Ballard à Berlin, ou Kerne.Milk à Copenhague. J’adore les pièces un peu rares.
M. Après Gucci Gang, tu lances les sessions Hotel Room Drama. C’est important le collectif pour toi ?
C. M. Hotel Room Drama, c’est une série de vidéoclips et de sons où j’invite des artistes avec qui j’ai envie de collaborer. C’est un peu comme un album que je ferais en live, une sorte de carte blanche. Le dernier en date est un featuring avec l’artiste londonienne Elheist sorti le 24 février. J’ai envie de constituer une armée, de créer un univers artistique fort. C’est notamment ce que je fais avec mon label Spin Desire, que je viens de créer et sur lequel j’ai signé les artistes Dian et Niariu. Aujourd’hui, je suis en mode création, je veux de l’artistique, de la musique, des clips, là où le Gucci Gang c’était juste du “cool”.
M. Tu as déjà beaucoup de clips à ton actif. C’est important l’image, pour toi ?
C. M. C’est intéressant que tu m’en parles. Justement, je me recentre làdessus en ce moment, parce que ça part un peu dans tous les sens. Je suis contente que l’EP I Was Wrong soit sorti et que les gens puissent voir l’évolution, notamment via les clips. Mais entre le morceau “Princess” et maintenant, j’ai l’impression d’avoir vécu quarante mille vies : Gucci Gang, puis l’école, faire la DJ… je suis déjà fatiguée ! Cette année, pour le prochain EP, je suis en train de travailler sur un visuel assez personnel, qui fait vraiment sens pour moi. Il y a eu “Princess”, des images un peu fortes comme sur “August knows”, “GGGB” qui était mon idée, des trucs avec des réalisateurs qui sont mes potes, mais je veux creuser ma propre direction.
M. Si tu devais citer tes influences musicales, qui nommerais-tu ?
C. M. J’ai grandi dans une famille de musicien.ne.s et mon père est un saxophoniste afro-américain, pour qui le gospel est très important. C’est une musique mystique, chantée dans des églises. Mon père joue du free jazz, ça donne une idée de cette vibe-là. Même si je ne me suis jamais dit que la musique était quelque chose que j’allais faire, je savais que ça me suivrait toute ma vie. Donc je peux citer Marvin Gaye, John Coltrane, du jazz et de la soul, des styles très afro-américains. Et aussi Kelis et Macy Gray. J’aime trop les divas qui créent leurs propres émotions. Pour les artistes d’aujourd’hui, Dian, Serpentwithfeet qui fait du nouveau gospel, Amaarae, Santigold bien sûr, Kid Cudi, Shygirl, Nathy Peluso, Arca, Laylow, et aussi de la techno…