Pour Marine, férue de ces années-là et de leur esthétique, le T-shirt mobilisant du texte “était à l’époque une façon pour les célébrités de s’adresser à leurs fans, aux paparazzis et médias mais aussi de se donner le change, à une époque où les réseaux sociaux n’étaient pas encore inscrits dans nos usages quotidiens.” Si au début de sa marque elle se contentait de reproduire des portraits de ses idoles comme Seth Cohen, Britney ou Joey & Pacey dans un médaillon doré en forme de cœur, elle avoue que depuis 2-3 ans, elle a musclé son propos, convaincue que la sape doit être un vecteur identitaire, utilitaire et contestataire, dans un contexte où il y a urgence à faire entendre sa voix face aux rétropédalages en matière de droits fondamentaux.
C’est le cas par exemple de la danseuse et designer queer féministe Mariana Benenge. Créatrice de la marque Tantine de Paris, cette figure emblématique des scènes Ballroom et wacking françaises a récemment marqué les esprits en sortant ses désormais célèbres T-shirts à message sur lesquels on peut lire “Colorism kills” (le colorisme tue) ou “African lesbians exist” (les lesbiennes africaines existent). Une façon comme une autre de répondre à la montée des discours toxiques et haineux auxquels se plient dorénavant les réseaux sociaux aux mains des Gafa-Maga-Doge.