En choisissant de défiler en amont du calendrier officiel de la fashion week de New York (qui démarre ce vendredi 10 février), Marc Jacobs a marqué les esprits en présentant une collection punk et flamboyante rendant notamment hommage à la défunte Vivienne Westwood. Retour sur ce défilé événement.

Jadis et naguère (quand on pouvait encore disparaître du radar social sans susciter les cris d’alarme de son entourage) , il y avait des périodes de l’année où la fashion season se concentrait uniquement sur quelques semaines bien définies et connues de tou·te·s. Mais ça, c’était avant que certain·e·s designers décident d’envoyer tout valdinguer avec leurs défilés événement hors calendrier. Remarque, on les comprend. Littéralement jouer les outsiders et s’affranchir du planning mode, c’est s’assurer de s’approprier un temps mort du monde de la sape pour briller plus que les autres et avoir les yeux rivés sur soi, et ce sans être en compétition avec 10 ou 15 autres marques passées en mode attention whore le temps d’une fashion week. C’est le cas par exemple de Marc Jacobs qui, comme Marni qui vient de défiler à Tokyo en se jouant du calendrier classique, a choisi de présenter sa collection à New York quelques jours avant que la fashion week américaine ne démarre pour de bon. Et ça marche. La preuve, on en parle.

L’influence de Vivienne Westwood sur le monde de la mode est indéniable et ne pourra jamais être surestimée. Pourtant en janvier, pendant les fashion weeks masculines, peu de marques menswear ont pris le temps de lui rendre hommage et de la célébrer comme il se doit après son décès survenu aux alentours des fêtes de fin d’année. À l’image de Nigo qui saupoudré sa collection Kenzo Automne-Hiver 2023/24 de références subtiles au travail de Westwood, Marc Jacobs a proposé des silhouettes faisant référence à l’esthétique punk si chère à Vivienne : boots à semelles compensées, crânes rasés, imprimé tie and dye, coiffures hérissées et colorées, justaucorps en tricot décontractés, robes fourreau, bustiers travaillés, volumes exagérées, chemises transformées en jupes…). Mais Marc Jacobs a aussi décidé d’enfoncer le clou en dédiant la note d’intention de son show ”à tous nos héros du passé et à nos jeunes héros du présent”, le tout en finissant son texte par une citation de madame Vivienne Westwood elle-même : “Fashion is life enhancing, and I think it’s a lovely, generous thing to do for other people”, comprenez “la mode améliore la vie et je trouve que c’est une jolie et généreuse chose à faire pour les autres”.

Un message adressé aux différent·e·s invité·e·s du show parmi lesquelles on pouvait compter Emily Ratajkowski, Nicky Hilton, Ashley Graham ou Debi Mazar. Mais pas Lourdes Leon, la fille de Madonna qui, arrivée en retard, s’est faite recaler à l’entrée car le show avait déjà commencé. Assez étonnant quand on sait que Marc Jacobs a toujours été connu pour commencer ces shows en retard. Résultat, les paparazzades de Lourdes, tèj par l’équipe de communication à l’entrée du défilé, ont fait le tour des réseaux et de la sphère fachon. Et ça tombe bien, puisque, comme par hasard, elle était habillée de la collaboration inédite entre Marc Jacobs et Bluemarine qui va bientôt sortir. En PR strategy, c’est ce qu’on appelle un “publicity stunt” bien rôdé, maîtrisé et ficelé. Pas besoin de vous faire un dessin pour vous faire comprendre que Marc est forcément dans le coup. Punk AF on vous a dit.