Ici, tous et toutes sont vêtu·e·s des classiques de la garde-robe Balenciaga : costumes surdimensionnés, manteaux trapézoïdaux enveloppants, trenchs gonflés, sweats à capuche, ensembles noirs formels, denim, cuirs de moto ou pantalons de survêtement. En somme, une vision du quotidien version Balenciaga avec un message clair : finies l’opulence, la surenchère et la provocation. Il est temps de revenir à des choses simples. Car la mode, c’est surtout la rue. Une obsession qu’a fait sienne Balenciaga version Demna, lui qui aime tant regarder non sans ironie la façon dont les gens s’habillent et se comportent dans l’espace public selon leur profession et/ou leur statut social. Dans une époque post-pandémie où la mode et le luxe ont fait machine arrière en faisant la promotion d’une certaine idée de l’exubérance et de l’abondance alors que le monde s’empêtre dans les crises sociales et écologiques, montrer la simplicité et la sobriété de notre quotidien a quelque chose de rafraîchissant auquel on peut parfaitement s’identifier. On en serait presque à vouloir profiter à fond du moment présent et à vivre simplement sans artifice, pour enfin envoyer tout valdinguer en suivant à la lettre les vers de Pierre de Ronsard dans son ouvrage ‘Sonnets pour Hélène’, écrit en 1578 : “Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie”.