Du 2 au 11 juin 2023, Latif Samassi, membre du centre culturel parisien 3537, organise “Dawa” : une dernière grande exposition d’art contemporain avant la fermeture du lieu pour travaux. Rencontre avec ce curateur néophyte prometteur qui nous explique les détails de cet événement à ne pas manquer.

Depuis que l’espace 3537 a ouvert ses portes au 35-37 rue des Francs-Bourgeois, le Marais a connu un renouveau culturel inédit. Ancien hôtel particulier du XVIIe siècle, le lieu, géré par le groupe Comme des Garçons et bientôt transformé en boutique Dover Street Market, a proposé pendant deux ans toutes sortes d’événements qui ont animé le quartier : expositions, pop-up stores, défilés etc. Mais à la rentrée prochaine, l’endroit fermera ses portes pour travaux afin de se transformer en boutique Dover Street Market. L’occasion pour Latif Samassi, membre de l’équipe de presse et communication, d’organiser et de curater “Dawa”, une dernière grande exposition collective d’art contemporain regroupant une trentaine d’artistes émergents ou établis tel·le·s que Josèfa Ntjam, Amin Bidar, Corentin Still, Antoine Conde, Sophie Dherbecourt, Yugnat999, Louka Anargyros, Divine Southgate-Smith, Gioele Amaro ou encore Inês Zenha.

Affiche de l’expostion “Dawa” au 3537. Visual by ILIAS METTIOUI @iliasmettioui
With the artwork « SISSY BOY » by LOUKA ANARGYROS @louka_anargyros
Transparent drawing on top by ANTOINE CONDE @ed.nock
Affiche de l’expostion “Dawa” au 3537. Visual by ILIAS METTIOUI @iliasmettioui
With the photography « MOTO GP » by ANGÈLE MORAIZ AND PAUL MOUGEOT
(AM+PM) @am_________pm. Transparent drawing on top by ANTOINE CONDE @ed.nock

Commissaire de l’exposition, Latif Samassi a voulu mettre l’accent sur “l’expérience esthétique plutôt que sur la conceptualisation excessive qui accompagne souvent le commissariat d’une exposition de cette ampleur”. Ainsi, pendant 10 jours, du 2 juin au 11 juin 2023 (avec un vernissage prévu le 1er juin au soir), “Dawa” se présente comme une vitrine visuellement stupéfiante et met en avant une certaine hétérogénéité de voix au sein de l’art contemporain. Malgré le chaos apparent suggéré par le terme « Dawa », qui signifie “désordre”, “bazar” ou ”bordel” en arabe, Latif tient à préciser que l’exposition est caractérisée par “une organisation minutieuse et une attention portée aux détails”. En somme, une ode à la beauté et au plaisir, en guise d’adieu au 3537.

Portrait de Latif Samassi, réalisé par Yann Morrison.

Mixte. Comment le projet de l’exposition “Dawa” est-il né ?
Latif Samassi. Avec mon équipe du 3537, on a toujours réalisé plein de projets en commun mais j’avais toujours au fond de moi cette envie d’être à l’initiative d’un projet dans son ensemble. Jusque là, je n’avais pas osé, sûrement par manque de temps et manque d’inspiration. Puis, un créneau s’est libéré avant la fermeture du lieu et j’ai sauté sur l’occasion. J’ai bloqué les dates et ensuite j’ai commencé à prospecter les artistes, à penser au nom et à la direction de l’expo, tout en gardant ça secret pendant un moment. Ce que je savais en tout cas dès le début, c’est que je ne voulais pas de fil rouge. Je voulais justement une exposition collective avec des artistes dont j’apprécie énormément le travail et avec qui j’avais envie de collaborer.

M. D’où le nom de “Dawa”, c’est ça ?
L.S. Exactement. Le nom m’est venu quand j’ai pensé à cette forme d’exposition hybride et hétérogène. L’idée c’était de créer un beau bordel artistique dans tout le bâtiment pendant quelques jours avec toute sorte d’artistes et de médiums. Il y a de la photo, de la vidéo, de la sculpture, des mèmes… Tout sera mélangé, peu importe les pièces. Le dawa, quoi !

M. Comment as-tu fait ta curation et ta sélection ?
L.S. Je suis quelqu’un de très intéressé par l’art. Je fais beaucoup de veille et je suis beaucoup de profils d’artistes sur les réseaux. J’ai donc simplement choisi des artistes dont j’apprécie le travail depuis un moment. J’ai aussi eu des recommendations de la part de David Giroire, un curateur et un des piliers du monde de l’art contemporain avec qui j’avais déjà collaboré sur une précédente exposition pour le 3537.

Photo prise pendant l’installation. © Boris Mondélice @blk_cobain
Photo prise pendant l’installation. © Boris Mondélice @blk_cobain
Photo prise pendant l’installation. © Boris Mondélice @blk_cobain

M. S’il y avait un point commun à tous les artistes que tu as curaté·e·s pour cette expo, ce serait quoi ?
L.S. Tout simplement ce que j’ai dans la tête (rires). Mes goûts en général, ce qui me plaît, ce qui m’émeut, ce qui m’interpelle. Ce qui me fait rire aussi ! Tu me connais, je suis fan de mèmes internet, donc on expose par exemple des mèmes créés par Yugnat999. Il y a aussi des peintures de Sophie Dherbecourt, des installations de l’artiste française Josèfa Ntjam, le studio photo Am + PM qui expose de son côté des motos de deux mètres. Tout comme Louka anargyros qui expose des sculptures de pilotes en combinaison de moto… C’est d’ailleurs leurs œuvres respectives qu’on voit sur l’affiche de l’exposition.

M. Un petit message particulier à faire passer ?
L.S. Juste préciser que c’est la dernière grosse exposition du 3537, un lieu qui a été pendant deux ans une aventure formidable et un concept inédit. Donc comme la fermeture approche, je n’ai qu’une chose à vous dire : y’all should come, it’s gonna be lit ! Ah oui, et aussi un gros merci à mon collègue Djeason Valerio pour la scénographie, à adidas, sponsor de l’exposition et à Dover Street Market pour l’opportunité et le soutien.

 

 

L’exposition “Dawa” a lieu au 3537 du 2 au 11 juin 2023, au 35-37 Rue des Francs-Bourgeois, Paris 4e. Du lundi au dimanche – 11h00 – 19h00. Entrée libre. Vernissage ouvert au public le 1er juin 2023 de 18h00 à 22h00. Plus d’infos sur le site 3537.org.

Curateur : Latif Samassi. Avec le soutien de Adidas, Dover Street Market Paris, 3537, Artquire. Scénographe : Djeason Valerio. Identité visuelle : Ilias Mettioui, avec la photographie “MOTO GP” d’Angele Moraiz & Paul Mougeot (AM+PM) + avec l’œuvre d’art “SISSY BOY” de Louka Anargyros + “DAWA” dessin d’Antoine Conde.