L’artiste franco-italienne investit à nouveau le Centre Pompidou, jusqu’au 22 août prochain, avec une exposition soutenue par la maison Diptyque, « Le grand atlas de la désorientation », rassemblant dessins et sculptures, à travers lesquels elle explore la thématique du temps et de la mémoire.

De l’Italie, où elle est née, jusqu’à l’Afrique, où elle a grandi, Tatiana Trouvé a gardé le goût pour les légendes urbaines et les univers fantasmagoriques. « Les djinns traversent souvent mes oeuvres », confie l’artiste d’origine calabraise, installée à Paris depuis les années 90, dont les oeuvres entremêlent dessins et sculptures. C’est dans les 800m2 de la Galerie 3 du Centre Pompidou que les (gentils) démons de Tatiana Trouvé s’exposent pour la deuxième fois – l’artiste avait déjà exposé en 2009- avec une installation inédite de sculptures et dessins, suspendus ou réalisés à même le sol, dont certains grands formats conçus spécialement pour l’occasion. Si les djinns habitent les oeuvres de Tatiana, les humains, eux, les ont déserté, volonté de l’artiste. Pourtant, celle-ci glisse des indices de leur passage et leur activité dans ses oeuvres, comme pour mieux nous interroger sur les raisons de leur absence. Quelle réalité Tatiana dépeint-elle ? La projection d’un monde abandonné par l’humanité ou tout serait à reconstruire ?

Portrait Tatiana Trouvé, dans son atelier à Montreuil.

Avec ce  » Grand atlas de la désorientation », Tatiana Trouvé brouillent les pistes, comme à son habitude, et joue sur les coordonnées de l’espace et du temps sur des plans matériels et physiques autant que sur des plans psychiques. Les espaces domestiques se confondent avec les espaces naturels, le minéral avec le vivant et l’intérieur et l’extérieur deviennent indistincts. Les dimensions du dessin se combinent aux trois dimensions du volume, alors que les échelles et les rapports entre les choses deviennent altérés. Une vraie expérience de la désorientation où les ordres et les lois qui définissent notre réalité sont recomposés dans des mondes où se formulent de nouvelles coexistences, où l’espace et le temps flottent, où nos repères perceptifs se déplacent. Mais, bien loin de vouloir nous laisser paumés dans le gigantesque Centre Pompidou, les oeuvres de Tatiana Trouvé ont ici plutôt vocation à amener l’humanité à s’interroger sur sa manière de (ré)habiter le monde.
L’exposition « Le grand atlas de la désorientation » est à découvrir au Centre Pompidou jusqu’au 22 août 2022 et est soutenue par la maison Diptyque. A l’occasion de cette collaboration, Tatiana Trouvé a habillé une bougie de la marque, « Geranium Rosa », disponible dans la boutique du Centre Pompidou et en ligne.