De l’Italie, où elle est née, jusqu’à l’Afrique, où elle a grandi, Tatiana Trouvé a gardé le goût pour les légendes urbaines et les univers fantasmagoriques. « Les djinns traversent souvent mes oeuvres », confie l’artiste d’origine calabraise, installée à Paris depuis les années 90, dont les oeuvres entremêlent dessins et sculptures. C’est dans les 800m2 de la Galerie 3 du Centre Pompidou que les (gentils) démons de Tatiana Trouvé s’exposent pour la deuxième fois – l’artiste avait déjà exposé en 2009- avec une installation inédite de sculptures et dessins, suspendus ou réalisés à même le sol, dont certains grands formats conçus spécialement pour l’occasion. Si les djinns habitent les oeuvres de Tatiana, les humains, eux, les ont déserté, volonté de l’artiste. Pourtant, celle-ci glisse des indices de leur passage et leur activité dans ses oeuvres, comme pour mieux nous interroger sur les raisons de leur absence. Quelle réalité Tatiana dépeint-elle ? La projection d’un monde abandonné par l’humanité ou tout serait à reconstruire ?