La mode pour tou.te.s
À mesure qu’elle acquiert ses lettres de noblesse, la mode se démocratise. Les dernières étapes de l’exposition montrent ce paradoxe entre les silhouettes expérimentales de Martin Margiela, l’ultra couture de Karl Lagerfeld chez Chloé, le prêt-à-porter méga tendance de Claude Montana et le denim mainstream de Marithé et François Girbaud. C’est aussi l’heure de l’inversion des codes, où la lingerie surgit au premier plan comme chez Vivienne Westwood, Chantal Thomass ou Jean-Paul Gaultier. Bref, c’est l’époque de tout et son contraire.
La notion de “look” apparaît, la mode est à la mode. Les catalogues La Redoute et les 3 Suisses la rendent accessible à tou.te.s. Les marques du Sentier comme Naf Naf et Kookaï inventent le circuit court, grâce auquel atterrissent directement des ateliers aux boutiques. C’est aussi la naissance de la mode homme qui trouve désormais sa place dans les défilés. Dans la dernière salle du parcours, on peut admirer les créations pour l’homme éclectiques de Mugler, le sportswear selon Montana, le costume imprimé de Kenzo ou encore la fameuse marinière de Gaultier, inspirée par le film Querelle de Rainer Werner Fassbinder.
L’exposition s’achève sur le renouveau de la Haute Couture comme discipline artistique. Des robes Yves Saint-Laurent, Hubert de Givenchy ou Martin Margiela trônent en pièces maîtresses. Des clips témoignent qu’à l’époque Yves Saint-Laurent défile à La Fête de l’Huma et qu’à l’occasion du bi-centenaire de la Révolution Française, on organisait sur les Champs Elysées une énorme teuf chamarrée et bruyante, à l’image des années 80.
Exposition “Années 80, Mode, design et graphisme en France” au Musée des Arts Décoratifs de Paris, du 13 octobre au 16 avril 2022.