C’est dans l’hôtel de Coulanges, sublime bâtisse à l’esthétique wabi-sabi que se déploie The Phantom Empire, dernière création de l’artiste britannique Graham Hudson, invité de 3537. Le titre est une référence directe à une série TV éponyme des années 30 racontant les aventures d’un cow-boy chantant incarné par Gene Autry qui découvre un monde secret sous sa ferme, mêlant western et science-fiction. « À cette époque, la science-fiction aux États-Unis était très influencée par la pseudo-science et l’occultisme, la télékinésie et les séances de spiritisme côtoyant les nouvelles technologies « réelles » comme les rayons X et la propulsion par jet. C’était une époque incertaine où il y avait plus de place pour le mystère. Cette série a eu beaucoup d’influence sur George Lucas et Star Wars, et pour moi, elle fait également écho au livre The Hero’s Journey de Joseph Campbell, un philosophe américain qui a mélangé la psychologie, la mythologie, la religion et les contes. Campbell a beaucoup réfléchi à la question de savoir quand l’humanité a été capable de concevoir la mort, la beauté, sa propre identité. Le titre de l’exposition évoque donc ces idées, également à l’aube de 2022, l’Empire (fantôme) est-il les États-Unis, l’Europe, la Chine, le COVID, la société ? Quels sont les fantômes d’aujourd’hui ? Pour moi, l’exposition est une passerelle vers ces questions existentielles qui nous relient à notre passé et à notre présent », explique Graham Hudson. Fasciné par les processus de construction et re-construction, bref, les chantiers, l’artiste a sans doute apprécié l’atmosphère des lieux qui semble en plein travaux d’aménagement, avec coulures de peintures et carrelages d’antan morcelés. Il a choisi d’investir cinq espaces de l’étage du bâtiment de style classique où vécu un temps Madame de Sévigné.