PRADA
Pourquoi faire semblant d’aller bien quand tout part en vrac ? Chez Prada, la vie nous roule dessus, littéralement. Miuccia Prada et Raf Simons expriment ainsi leur vision de la femme d’aujourd’hui : crevée, mais chic, mais crevée. Pour célébrer sa campagne été 2025, la maison a imaginé un recueil de nouvelles, en association avec l’autrice Ottessa Moshfegh à qui l’on doit le roman culte “Mon année de repos et de détente”, l’histoire d’une jeune femme qui décide de dormir pendant des mois. Pour cette nouvelle saison, Prada s’approprie les codes de l’autrice : mettre le monde en mode avion, à grands coups de balek et de mélatonine (voire un peu plus). Sur le podium, cela se traduit par un lexique de l’effortless réinventé : coutures exposées, ourlets laissés à vif, effet froissé, coiffures échevelées. La maison brouille les codes de la soi-disant féminité en interrogeant les proportions à grand renfort de silhouettes en H, de longueur au genou ou de tailles inachevées. Pour l’automne-hiver 2025, la femme Prada embrasse une seule vérité : la sienne.
GUCCI
Après le départ précipité de Sabato De Sarno, à 3 semaines du show (vous avez dit drama ?), le studio Gucci a assuré l’intérim. Une transition faite de valeurs sûres de la maison, qualifiée dans une note de “continuum d’artisanat, de goût et de culture qui traverse le temps”. Au programme donc, un retour aux cores de la marque : de l’élégance 70’s d’héritière milanaise, de l’excentricité chic des heures les plus zinzin d’Alessandro Michele, de la fausse fourrure qui évoque le lointain temps du plein emploi, des touches de monogramme, des pointes de détails sexy façon Tom Ford glam 90’s. Le tout dopé par des couleurs saturées, comme sous microdosing : vert Brat, orange acide et violet pop. Gucci cherche sa prochaine era mais en a assez sous le pied pour nous faire patienter.
FERRAGAMO
Du mouvement, de l’élégance mais surtout, des proportions longues comme un lundi, chez Ferragamo, Maximilian Davis a choisi de s’inspirer de la it girl chorégraphe Pina Bausch et du glamour des années 20. Une ambiance à mi-chemin entre Danse avec les stars et le krach boursier de 1929 avec des costumes oversize avec manteau en layering ou de la rayure de banquier revisitée, contrebalancés par la grâce de la transparence, la sensualité du cuir et du satin ou encore du mesh graphique façon surréalisme de Man Ray. Tout pour une saison Ferragamax de max en fait.