DRIES VAN NOTEN SS25

Marquée par les adieux de Dries van Noten, l’édition de la fashion week homme parisienne printemps-été 2025 s’est avérée plus sage et moins engagée que les éditions précédentes. Malgré tout, Paris aura au moins eu le mérite de prôner un message d’amour, de paix et d’unité — mais sans trop se mouiller. Un minimum plus que bienvenu en ces temps troublés et incertains où le monde renoue avec la guerre et la montée des nationalismes.

1. LES SHOW ÉMOTIONS
DRIES VAN NOTEN SS25

LES ADIEUX POÉTIQUES DE DRIES VAN NOTEN
Après près de 40 ans de carrière, le grand créateur belge a décidé de tirer sa révérence et de présenter sa 150e et dernière collection pour le printemps-été 2025. Un choix soudain et inattendu qui a surpris toute l’industrie de la mode invitée à venir le célébrer une dernière fois lors d’un show événement tout en douceur, pudeur et poésie. Ici pas de célébrités en front row, mais des journalistes, des acheteurs, des fidèles et amis de la maison sans oublier les plus grands designers (Pierpaolo Piccioli, Diane von Furstenberg, Glenn Martens, Thom Browne…). Sur un long runway de plusieurs dizaines de mètres de long recouvert de feuilles d’argent virevoltantes au passage des mannequins (de la poésie à l’état pur), on a pu observer un moment historique dans l’histoire de la mode.

Soit 69 looks pour homme dont 12 portés par des femmes comme un hommage à la versatilité et à l’élégance qui ont toujours caractérisé Dries van Noten : sur un discours inédit de David Bowie, c’est le model Alain Gossuin, portant un long manteau noir, qui a ouvert le show, lui-même qui était apparu dans le show inaugural de Dries Van Noten en 1991. L’amour et la fidélité, quoi. S’en sont suivis sur le catwalk des blazers à fines rayures avec des cols relevés, des bas transparents, des vêtements d’extérieur à larges épaules, des hauts sans manches brodés, des shorts surdimensionnés ou des vestes de style militaire, sans oublier certaines pièces confectionnées avec la technique japonaise de “l’encre flottante”, le suminagashi. Du grand Dries.

RICK OWENS SS25

LA LOVE PARADE DE RICK OWENS
Avec son show SS25, Rick Owens restera certainement dans les annales de la mode. Intitulée “Hollywood”, la collection rendait hommage à tous les “cinglés et monstres” du fameux Hollywood Boulevard de Los Angeles où Owens s’est construit et découvert. Résultat, on a vu un défilé seulement 10 looks portés par 200 mannequins au son de la Symphonie n°7 Allegretto de Beethoven, formant ce que le créateur a appelé son “armée d’amour en satin blanc”. En effet chaque look était conçu dans des teintes célestes de blanc cassé, donnant à l’ensemble une sensation de parade greco-romaine à la limite de la procession raëlienne. Son message était bien sûr un commentaire de notre époque : “Exprimer notre individualité est formidable, mais parfois exprimer notre unité et notre confiance commune et respective est aussi une bonne chose à rappeler. Surtout face au pic d’intolérance que nous connaissons actuellement dans le monde…”. Werk.

HOMME PLISSÉ ISSEY MIYAKE SS25

L’ART DU MOUVEMENT SELON HOMME PLISSÉ ISSEY MIYAKE
Alors qu’Homme Plissé Issey Miyake débute habituellement ses défilés par une performance, cette fois-ci, la présentation s’est concentrée uniquement sur les vêtements en mouvement et dans le vent. Les premiers looks ont vu la marque japonaise collaborer avec Windswept Plaid pour les motifs, donnant l’impression d’un imprimé rappelant des vents presque tempétueux. En effet, les plaids n’avaient pas de motif spécifique, ce dernier étant plutôt spontané, comme si le vent provoquait des mouvements inattendus des tissus et des matières aux tons sourds et terreux autant que vifs avec des oranges, des bleus et des verts vibrants. Le clou du spectacle : un large manteau à capuche bleu pris dans le vent grâce à son mouvement fluide en forme de cape.

LEMAIRE SS25

LA NOUVELLE SENSUALITÉ DE LEMAIRE
Présentée au siège de la marque dans le quartier du Marais à Paris, la collection Lemaire SS25 s’est ouverte sur une série de palettes sombres, se concentrant sur les teintes noir, prune foncée, asphalte et chocolat noir pour mettre en valeur les formes volumineuses, avant de dériver vers de super silhouettes aux tons pastels. Le tout pour une collection axée sur la portabilité. Ici les mannequins marchaient nonchalamment en s’arrêtant parfois pour prendre la pose et regarder les invités avec séduction. Une forme de sensualité nouvelle chez Lemaire qu’on a pu aussi retrouver dans le vêtement, notamment avec des épaules dégagées et des jambes fendues, de la transparence, du satin et des bas porte-jarretelles.

2. LES DÉMONSTRATIONS DES CADORS
DIOR HOMME SS25

DIOR HOMME
Quand est-ce que la mode a réellement célébré le savoir-faire et l’artisanat ? Réponse : dans cette dernière collection Dior Homme printemps-été 2025 signée Kim Jones. Élaborée avec l’artiste Hylton Nel, céramiste sud-africain, elle rassemble les coupes droites du workwear, la délicatesse de l’artisanat avec des broderies et des accessoires hyper poétiques comme ces broches chiens issues du travail de Hylton Nel, ces bobs à perles, ces cols-foulards mais aussi la douceur des pastels et la délicatesse des vestes brodées (dont la bleue et blanche qui a nécessité plus de 600 heures de travail). Sinon, le comble du chic pour l’été prochain ? Se ballader une sculpture sous le bras en guise de sac, parce que l’art c’est plus important que le matériel, non ?

LOUIS VUITTON SS25

LOUIS VUITTON
Organisé au siège de l’UNESCO, le show Louis Vuitton a comme d’habitude ouvert cette semaine de la mode masculine parisienne en grande pompe. Ce sont des silhouettes épurées où le noir et le brun préodminent sur cette pelouse à damier, rappelant le célèbre motif de la maison. Intitulée “Le monde est à vous”, cette dernière collection de Pharrell Williams tente de faire passer un message de paix dans un contexte géopolitique tendu (ceci est un euphémisme). La mode peut-elle sauver le monde ? Non, mais elle peut montrer ses rêves d’unité et d’humanité. Comme ici, où le nuancier lo-fi – du brun au beige – fait surtout référence aux couleurs de peaux comme l’a expliqué Pharrell : « Nous sommes passons du noir au marron foncé, au marron, au marron clair, au beige, à un peu de gris… et au beige clair, et enfin au blanc… C’était un hommage aux êtres humains ».

LOEWE SS25

LOEWE
“J’ai particulièrement apprécié ce nouveau projet parce qu’il s’agissait de faire de la précision. Ma propre interprétation de la précision.” a annoncé Jonathan Anderson. Encore une fois, l’art est le centre, voire le point de départ dont le moodboard est nourri des œuvres du sculpteur Paul Thek, des architectes Charles Rennie Mackintosh et Carlo Scarpa, de l’écrivaine Susan Sontag ou encore du photographe Peter Hujar. Et la précision de Jonathan Anderson se construit forcément sur des bribes de surréalisme comme ces serre-têtes à plumes qui ornent les visages, ces cols de chemises retournés, ces ceintures si longues qu’elles filent le long des jambes ou ce polo au décolleté-nombril. Une volonté inébranlable du créateur d’infuser de la beauté dans l’inattendu.

HERMÈS SS25

HERMÈS
Un message de paix que l’on retrouve aussi chez Hermès où “la légèreté, la paix, la douceur sont les inspirations et les aspirations” , dixit Véronique Nichanian. Et dans cette notion de légèreté, il y a cette notion de simplicité d’une journée passée à la plage avec pour seul poids celui du sac de plage XXL qu’on aurait rempli du strict nécessaire. Un peu à l’image de ces tote-bags de luxe faits de toile et de cuir, la collection oscille entre agilité de la soie et épure des lignes droites propres à la maison Hermès, toujours on point quand il s’agit de faire le quiet luxury.

3. SWEET SWEET FANTAISIE
3.PARADIS SS25, 3.PARADIS SS25, 3.PARADIS SS25, KIDSUPER SS25, KIDSUPER SS25, KIDSUPER25 SS25

Certes, le monde est au bout du rouleau mais si on laissait une petite place à la joie et la fantaisie ? C’est le statement de plusieurs labels cette saison, à commencer par 3.Paradis et son créateur Emeric Tchatchoua qui s’est associé à l’artiste Johanna Tordjmann. Ainsi, les quelques pièces peintes à la main, l’imprimé à carreaux rouge et jaune ou téléphone à clapet, viennent orner cette collection très feel good. Plutôt ambiance circassienne, on regarde du côté de Kidsuper et de sa collection présentée au Trianon avec en guest les artistes du Cirque du Soleil. Là, on s’inspire des marionnettes avec des costumes en trompe l’œil et tout ce qu’il faut pour rêver un peu.

WALTER VAN BIERENDONCK SS25, WALTER VAN BIERENDONCK SS25, WALTER VAN BIERENDONCK SS25, DOUBLET SS25, DOUBLET SS25, DOUBLET SS25

Qu’on soit resté·e·s bloqué·e·s en enfance ou plutôt à l’adolescence, la mode est là pour soutenir notre jeunesse éternelle. Tout droit sorties d’un goûter d’anniversaire au parc, les silhouettes du belge Walter Van Beirendonck n’ont rien à envier au fun. Un esprit “enfulte” qu’on retrouve aussi chez Doublet et sa collection trop kawaiiiii. Pousser le fun sans passer en force ? Kiko Kostadinov ou encore Bianca Saunders savent faire. Il suffit d’imprimés chelous associés à des couleurs qui pètent et on obtient le bon mélange pour des collections à effet Xanax garanti.

KIKO KOSTADINOV SS25, KIKO KOSTADINOV SS25, KIKO KOSTADINOV SS25, BIANCA SUANDERS SS25, BIANCA SUANDERS SS25, BIANCA SUANDERS SS25
4. LES DUR·E·S À QUEER DE LA FASHION WEEK
JEANNE FRIOT SS25, JEANNE FRIOT SS25, JEANNE FRIOT SS25, OUEST PARIS SS25, OUEST PARIS SS25, OUEST PARIS SS25

Parmi la nouvelle génération de jeunes créateur·rice·s, Jeanne Friot aura définitivement marqué la saison et gagné ses galons de nouvelle enfant terrible de la mode. Avec sa collection intitulée “Idols”, elle a choisi de rendre hommage aux icônes pop qui façonné et défendu la culture queer : Courtney Love, Patti Smith, Jeanne d’Arc, Kurt Cobain, Grace Jones, Madonna etc. Une façon pour elle aussi de rappeler que les droits LGBT, toujours non garantis et pourtant si essentiels, doivent encore et encore être défendus, particulièrement à l’heure où l’homophobie et la transphobie s’installent en France et à l’heure où les partis d’extrême droite aiguisent leurs armes. Ainsi, sa mode no gender, queer et underground (robe en ceintures, jupes tartans, workwear, cuissardes, transparence) aussi bien faite pour le quotidien que pour aller en teuf, envoie résolument balader les conventions. On est stan. Chez Ouest Paris, son créateur Arthur Robert s’est inspiré des films de Gus Van Sant, de la photographie de Karlheinz Weinberger, de l’Americana et des tropes de la culture surf, imaginant ainsi une “sous-culture de cowboys surfeurs sexy”, a expliqué le designer. Dans ce contexte, les pièces en denim classiques prennent un aspect délavé par le soleil, dans des pastels californiens (jaune, rose), et la silhouette mélange vestes pointues et pantalon amples. Les shorts de surf sont refaits dans une laine de tailleur chic, et les manteaux western sont froissés et sur-teints, comme s’ils sortaient de l’océan. Sans oublier les références à la culture fétichiste et BDSM tout droit sortis d’une scène du film “Cruising” avec Al Pacino (veste en cuir, pantalons chaps etc). Smart.

C.R.E.O.L.E SS25, C.R.E.O.L.E SS25, C.R.E.O.L.E SS25, LGN SS25, LGN SS25, LGN SS25.

Depuis ses débuts avec sa marque C.R.E.O.L.E, Vincent Frédéric-Colombo redéfinit et déconstruit avec succès les codes de la masculinité créole, remettant par la même occasion en question les clichés liés à la virilité. Si cette nouvelle collection SS25 baptisée Magma 76 continue sur ce chemin, elle prend aussi un aspect plus historique et sociologique en s’inspirant de l’éruption de 1976 du volcan de La Soufrière. Résultat, la présentation SS25 qui se voit comme une mise en abyme du danger du volcan comprend des vêtements de travail utilitaires avec des silhouettes surdimensionnées exagérées, des broderies anglaises et des références à l’esprit panafricain à travers un aspect queer général. NB : la présence dans le casting de l’acteur porno et activiste iranien The Sharok. Chez le créateur parisien Louis Gabriel Nouchi, connu pour son approche innovante de la mode masculine, on a repoussé une fois de plus les limites de la mode. Réputé pour ses collections d’inspiration littéraire, Nouchi a fait un pas en avant audacieux pour sa ligne SS25, s’appuyant sur un large éventail de sources pour créer une offre sensuelle. Ici, la collection épouse le corps humain, mettant en valeur ses contours et ses courbes d’une manière à la fois provocante et sophistiquée : costumes en soie, robes à empiècements en cuir, tablier orné d’un imprimé ressemblant à des éclaboussures de sang, mailles dotées de fentes audacieuses laissant apercevoir les pectoraux de celui qui les porte… Du LGN tout craché.

5. PASSION SORBET
Walter van Bierendonck SS25, Bianca Saunders SS25, Auralee SS25, Kolor SS25, Drôle de Monsieur SS25, Kidill SS25

Attention méga tendance de cette saison parisienne SS25 : le pastel version sorbet citron, menthe, lilas, ou rose. Un peu partout, les marques ont décidé d’apporter une touche de gaité acidulée et estivale, comme si on avait besoin d’un peu de douceur et d’insouciance dans un monde de plus en plus sombre et qui commence sérieusement à partie en vrille. Vu chez Yenesai, 8on8, Bluemarble, Bed J.W. Word, Auralee, Kenzo, Walter van Beirendonck, Bianca Saunders, Kolor, Drôle de Monsieur, Kidill, Homme Plissé Issey Miyake, Undercover, Loewe, Hermès, Lemaire, Maison Mihara Yasuhiro, Ouest Paris, 3.Paradis, Dior Homme, Amiri, Doublet, Joeone, Taakk.

Homme Plissé Miyake SS25, Undercover SS25, Loewe SS25, Lemaire SS25, Maison Mihara Yasuhiro SS25, Ouest Paris SS25
Yenesai SS25, 8on8 SS25, Bluemarine SS25, Bed J. Ford SS25, Auralee SS25, Kenzo SS25
3.Paradis SS25, Dior Homme SS25, Amiri SS25, Doublet SS25, Joeone SS25, Taakk SS25
6. YOU BETTER WORKWEAR, BITCH

(

Juun.J SS25

Grande tendance de l’été 2025, le workwear sort du chantier pour mieux briller. Chez Junn J il est transcendé par l’esprit couture et offre une déclinaison de robes sirènes, de pantalons cocktails et de vestes surmontées d’épaulettes, le tout orné de surpiqûres blanches comme un gimmick de luxe. La collection intitulée Workouture décline ainsi le cuir, le denim brut, la laine, le jersey, les paillettes et la dentelle dans une forme hybride et transposé aux grands soirs.

8on8 SS25, Kenzo SS25, Wooyoungmi SS25, Louis Vuitton SS25, Sacai SS25, Maison Mihara Yasuhiro SS25

8on8, Kenzo, Wooyoungmi, Louis Vuitton, Sacai ou encore Maison Mihara Yasuhiro, autant de marques qui nous mettent au charbon mais avec style. On retient que pour le printemps-été 2025, le workwear se pare de couleurs pastels et solaires (le jaune de Kenzo) ou de vert gazon (8on8), il se fait court (les jupes chez Wooyoungmi et les pantalons chez Louis Vuitton) ou bien prend des proportions inespérées (Sacai et aison Mihara Yasuhiro). Allez, au boulot !

7. VOYAGE EN SUIT
Courrèges SS25, Songzio SS25, Ami Paris SS25, Hed Mayner SS25, Amiri SS25, Namesake SS25

Peut-on encore se faire tailler un costard ? Oui, si vous n’avez pas peur de prendre des risques comme chez Wooyoungmi qui raccourci les pantalons (Capri, c’est pas fini) ou chez Namesake et Hed Mayner où le costume prend ses aises à l’aide de proportions XXL. Chez Burk Akyol aussi on revisite le costume dans une vibe très artiste déconstruit, mêlant vestes trois boutons et sarouels translucides. Chez Acne Studios et Courrèges, la coupe est sharp et élégante quand chez Fursac, elle se resserre pour un effet cocktail-plage. Quant au studio Valette, les costumes jouent d’effets de tissus en rab sans pour autant être à la traîne et semblent se réinventer pour la fête. Le label de tailoring genderless y met d’ailleurs un point d’honneur. Enfin chez Amiri, le costard reprend des airs 70’s quand chez Ami, il joue la sobriété minimaliste. Bref, y en a pour tout le monde.

Acne Studios SS25, Burc Akyol SS25, Fursac SS25, Namesake SS25, Valette Studio SS25, Wooyoungmi SS25
8. LA CONFIRMATION DES CRÉATEURS CHINOIS
Sankuanz SS25, Sankuanz SS25, Sankuanz SS25, Sean Suen SS25, Sean Suen SS25, Sean Suen SS25,

Déjà encensée au Pitti Uomo, la chinese touch a aussi frappé les défilés parisiens avec en tête de file les maisons Sankuanz et Sean Suen où se rencontrent modernité et tradition, emmenées avec subtilité comme avec le tailoring revisité de capes chez Sankuanz et la figure Mei Lanfang, maître de l’Opéra de Pékin, comme source d’inspiration chez Sean Suen. Cela donne un vestiaire fluide et orné de détails tels que les manches amples et l’utilisation de la pierre de jade dans les accessoires.

Ziggy Chen SS25, Ziggy Chen SS25, Ziggy Chen SS25, Feng Cheng Wang SS25, Feng Cheng Wang SS25, Feng Cheng Wang SS25,

On retrouve la même dualité et le même big up aux sources chinoises chez Ziggy Chen, dont la collection “Gnartricate” est inspirée par une plante, matière première des croyances et des sciences chinoises, permettant d’explorer l’énergie du chaos en la sublimant. Pour la créatrice de Feng Cheng Wang, on revient aux sources avec une collection délicatement menée, aux teintes douces et évoquant les céramiques sculptées et l’argile.

9. CLUB JAPON
Undercover SS25, Undercover SS25, Undercover SS25,  Taakk SS25, Taakk SS25, Taakk SS25,

Malgré le climat politique délétère et le clivage du pays, Jun Takahashi nous offre un défilé prônant l’unité et l’abolition des frontières à travers la dernière collection d’Undercover. Celle-ci se construit comme un clash de références culturelles, voyageant de l’Orient à l’Occident, tout en jouant avec les codes de genres, proposant des looks pour hommes avec des détails “féminins”. TAAKK adoucit également les mœurs avec une collection toute en délicatesse : total look pastels, motifs baroques, transparence et matières fluides… Comme à son habitude, le créateur Takuya Morikawa se distingue par la maîtrise parfaite de son savoir-faire en termes d’ennoblissement textile.

Comme des Garçons SS25, Comme des Garçons SS25, Comme des Garçons SS25, Junya Watanabe SS25, Junya Watanabe SS25, Junya Watanabe SS25,

Optimisme également chez Comme des Garçons Homme Plus où Rei Kawakubo déclare sobrement “Je veux espérer un peu de lumière, même très petite”. Si le show commence par des silhouettes en noir et blanc, les chevelures façon Decora boys des années 2000 annoncent déjà la suite, car la designer nous éblouit (encore) avec des looks fuchsia à faire pâlir de jalousie Barbie. Coup de projecteur sur Junya Watanabe qui recrée un tapis rouge punk ! Costume exigé, nœud papillon conseillé, mais attention : patchwork obligatoire.

Yohji Yamamoto SS25, Yohji Yamamoto SS25, Yohji Yamamoto SS25, Sacai SS25, Sacai SS25, Sacai SS25

Pause bien méritée avec la ligne plus libre et relâchée de Yohji Yamamoto. Ici, on ouvre le col des chemises et on se détend dans des matières fluides et des volumes oversize pour célébrer le début de l’été, pourquoi pas en arborant des motifs à fleurs ou des messages prémonitoires comme “Here comes the sun.” Finally! Chez Sacai, les vêtements à messages sont également présents, cette fois avec une citation de James Dean : “I think the prime reason for existence, for living in this world, is discovery.” C’est le style américain des années 50 que nous fait redécouvrir Chitose Abe en proposant un style preppy décontracté. Coup de cœur pour l’hommage au film « La Fureur de Vivre » avec l’iconique blouson rouge porté par Dean, revisité à la sauce Sacai.

Pour rester dans le style preppy, voire même carrément Ivy League, il fallait sortir des sentiers battus du calendrier officiel pour aller voir ce qui se passait chez Masu. Shinpei Goto s’est amusé à casser les codes de ce style ultra rigide avec brio. Pull Letterman, tissus Madras, imprimés losanges ou rayures sport… il donnait presque envie d’être à la rentrée, mais c’était sans compter sur Maison Mihara Yasuhiro qui, à l’occasion de sa dernière collection, nous rappelait que c’est plutôt la saison du bal de promo que celle de l’élection des délégués de classe. Sur fond de rideaux à franges pailletées ont défilé des silhouettes nonchalantes aux détails enfantins : gommettes, sacs peluche signatures et pulls doudoux…

10. LES DÉFILÉS EN OFF DU CALENDRIER
American Sabotage by A$ap Rocky SS25

American Sabotage d’A$ap Rocky
Pour réveiller une fashion week parisienne un trop sage et trop calme, on peut toujours compter sur A$ap Rocky qui y a présenté la collection de sa nouvelle marque American Sabotage. Déjà à la tête de son studio créatif AWGE, le rappeur utilise avec cette nouvelle ligne le vêtement comme outil de revendication. Là où d’autres designers comme Rick Owens et Pharrell Williams pour Louis Vuitton ont délivré des messages de paix militent, A$ap a préféré dénoncer les travers de la société américaine, et ce en détournant les archétypes américains en mélangeant sur des looks streetwear différentes références culturelles. Illustration parfaite : des tee-shirts à messages et des sacs poubelles remplis de billets ou de détritus. Why not.

Rombaut SS25

Rombaut
Avec sa collection “Path”, Rombaut a célébré 10 ans d’existence. Lancé en 2014, la marque de chaussures est devenu un nom synonyme d’innovation et de pratiques éthiques dans la mode. “Path” raconte donc l’histoire de la croissance de Rombaut au cours des dix dernières années, mettant en lumière les défis que son créateur a dû surmonter et les valeurs qui lui sont chères : la responsabilité environnementale et la conscience sociale. Cette année, Rombaut s’est particulièrement inspiré du Shaolin Kung Fu, une pratique qui met l’accent sur l’équilibre et la force intérieure avec ici des vêtements symboles d’espoir.

Gunther SS25

Gunther
Pour sa collection printemps-été 2025, la créatrice Naomi Gunther a présenté une collection inspirée par le luxe des croisières sur le Nil, évoquant par la même occasion l’esthétique du roman “Mort sur le Nil” (makes sense). Résultat, la collection joue sur volumes recherchés, des drapés fluides et des silhouettes structurées dans des tons sables, blancs ou bleus. Le tout avec des textures organiques qui ajoutent une dimension tactile, rappelant les vagues du Nil et les pierres anciennes. Bref, c’est doux, confortable et luxueux.

Joeone SS25

Joeone
Avec désormais à la tête de sa direction artistique le créateur parisien Louis Gabriel Nouchi, Joeone s’est s’inspiré cette saison de Kun Peng, une combinaison de deux créatures mythiques qui deviennent une entité symbolisant l’éternité dans un conte traditionnel chinois ; cette dernière représentant une alliance entre la mer et la montagne, la sérénité et le calme. Côté vêtement, ça donne des pièces de sport aux coupes confortables, mais conçues avec élégance et raffinement, mettant en avant un grand sens du détail. L’influence du workwear étant très présente à travers de grandes poches plaquées sur les pantalons et les vestes. Soit le combo parfait entre impact graphique et praticité.