Difficile de décrire Grace Jones sans tomber dans l’utilisation de formulations clichés. Pourtant personne ne peut nier l’impact artistique et social emblématique de cette ‘interprète jamaïcaine unique et visionnaire. Et c’est tout aussi difficile de résumer ce qu’elle a entrepris ou réalisé depuis qu’elle a commencé à squatter le devant de la scène dans les années 60. En vrai, la go a tout fait : actrice de théâtre, mannequin de haute couture, chanteuse de disco, muse de photographe, musicienne de la nouvelle vague, star de cinéma… Un profil de slasheuse avant l’heure qui lui a permis d’incarner à elle seule une sorte de tendance intemporelle et increvable. Celle qui en parle le mieux c’est sûrement la dj et productrice de musique House Honey Dijon, fan absolue de Jones, qui déclarait à la BBC en 2020 : « Elle vous emmène vers des vibrations plus élevées par sa seule présence – elle vous libère complètement parce qu’elle est elle-même libre ». Au-delà de la musique, Grace Jones, c’est les looks androgynes éblouissants qu’elle a créés pour des séances photo et des pochettes d’albums emblématiques. C’est pas pour rien que le Vogue US l’a nommée « la muse de la mode ultime », tandis que Dazed a salué ses « moments de style révolutionnaire » qui aujourd’hui inspirent toute une nouvelle génération d’artistes comme Nicki Minaj, Lady Gaga, Rihanna, FKA twigs, Grimes, Róisín Murphy, Kiddy Smile, Janelle Monáe. Et même Beyoncé puisque la chanteuse lui a proposé de figurer sur le titre “Move” présent dans la setlist de son dernier album Renaissance, opus inspiré par la scène queer house et disco des années 80 et 90.