Après tout, tous ces exemples d’engagement ne sont que des paroles, paroles, paroles (Dalida, respect éternel). Qu’en est-il des actes concrets ? Si depuis ces évènements plusieurs marques ont enfin ouvert leur porte-monnaie pour soutenir financièrement des associations et mouvements antiracistes comme Black Lives Matter (Balenciaga a par exemple annoncé une contribution financière annuelle au NAACP), ou ont également appelé à manifester, on ne peut effectivement que se réjouir d’une telle conscientisation (ce qui semble être la moindre des choses). Cependant, on ne peut s’empêcher de repenser et de revivre ces moments gênants où la question de la race et de la diversité dans la mode, à peine abordée dans les médias et la sphère publique, a, la plupart du temps, été balayée d’un revers.
Depuis quelques jours Jacquemus semble particulièrement (et soudainement) investi dans la lutte antiraciste. Comme beaucoup, il a posté son triptyque Black Lives Matter et a appelé à manifester (et était bien présent à la manifestation “La vérité pour Adama” le 3 juin dernier à Paris). Le genre d’action et de comportement qu’on a tous envie d’encourager. Pourtant sur les réseaux, de nombreux internautes n’ont pas pu s’empêcher de repartager son intervention sur le plateau de Quotidien le 3 avril 2018.
Alors que plusieurs créateurs – Simon Porte Jacquemus, Karl Lagerfeld, Isabel Marant et Olivier Rousteing – sont invité.e.s pendant l’émission à réagir à la nomination de Virgil Abloh chez Louis Vuitton Homme (premier Afro-Américain à obtenir ce poste), Olivier – jusqu’ici seule personne noire à la tête du grande maison de luxe française (Balmain) – commence à expliquer le symbole fort et l’impact que peut avoir cette nomination dans l’industrie en précisant qu’il est évidemment primordial de mentionner sa couleur de peau (à voir ci-dessous dans le 9e slide de notre post instagram).