Organisée sur la Isola Bella en Italie, le défilé Louis Vuitton Cruise 2024 s’est plu à imaginer une femme amphibie plongée dans l’opulence de l’esthétique baroque italienne. Retour sur une collection croisière qui a réussi son pari avec audace et subtilité.

On a beau être Louis Vuitton et avoir tout fait, tout vu, tout vécu, il peut y avoir encore des inattendus et des premières fois. La preuve avec ce défilé croisière 2024 organisé sur l’Isola Bella — cette île posée au milieu du Lac Majeur en Italie sur laquelle s’élève le monumental Palais Boromée — et qui jusqu’ici n’avait pas vu l’ombre d’un catwalk. Le saviez-tu ? C’est aussi la première fois que la maison française Louis Vuitton a décidé d’organiser un défilé en Italie. Et quand on connaît l’obsession de Nicolas Ghesquière pour les détails et le sens caché (mais finalement logique) des choses, cela n’a rien d’étonnant tant cette collection croisière se révèle être une extension vestimentaire de ce lieu unique et flamboyant.

Il n’en fallait donc pas plus au directeur artistique de Louis Vuitton pour imaginer une collection mettant en scène une sorte de figure féminine hybride : une femme amphibie, aussi à l’aise dans l’eau que sur terre et s’appropriant ici et là quelques références tout droit sorties de l’esthétique baroque. Récap en 5 bails.

1. LA FEMME AMPHIBIE

C’est bientôt la fin du monde. Et entre la montée des eaux et les sécheresses de plus en plus rudes, on ne sait plus où donner de la tête. Alors autant prendre modèle sur les amphibiens, ces animaux capables de vivre à la fois dans l’eau et sur la terre. Comme ça, on sera paré·e·s à toute éventualité. Et ça, Louis Vuitton l’a bien compris en nous proposant une femme amphibie avec des nageoires et/ou des écailles, mais une femme qui reste capable de marcher sur un sol ferme en portant un sac à main.

2. ÊTRE DANS DE BEAUX DRAP(É)S

Qui dit palais baroque, dit forcément rococo, opulence, surcharge mais aussi tentures bien lourdes et bien satinées. Résultat, Louis Vuitton a proposé des silhouettes où les mannequins évoluent littéralement dans des drapés presque figés et qui semblent tout droit décrochés d’une tringle à rideaux.

3. NACRÉE COMME JAMAIS

La nacre est à l’univers de l’eau ce que Nabilla est à la télé-réalité : une référence majeure et une icône indétrônable. Voilà pourquoi Nicolas Ghesquière, qui a décidé de nous plonger (vous l’avez ?) dans son univers aqua-rococo, ne pouvait donc pas passer à côté de pièces nacrées à la limite de l’iridescence complétées de broderies (opulence on a dit). Bref, quand ça brille et que ça reflète, c’est que ça claque.

4. BAROQUE & ROLL

Histoire de transposer sur des créations l’opulence esthétique de la période baroque italienne, rien de tel que de proposer des robes de drama queens au volume expansif et à la limite de l’overdose textile, mais version badass revisitée. “Gowns, beautiful gowns”, comme dirait Aretha Franklin.

5. BAPTÊME DE PLONGÉE

On vous le répète, c’est bientôt la fin du monde et avec elle, une possible montée des eaux catastrophique. Viendra un moment où on sera tou·te·s obligé·e·s de piquer une tête. Alors autant prévoir le coup en portant des pièces inspirées des combis de plongée en néoprène. Mais le tout avec classe, goût et distinction. On est chez Louis Vuitton quand même. Pas à l’école de plongée et de planche à voile de Pornic.