Simone Rocha SS25

Après New York, c’est Londres qui prend le relais pour le big four du fashion month. Au programme : les indétrônables JW Anderson, Burberry et Simone Rocha, les classiques Richard Quinn et Erdem et quelques bonnes surprises comme Natasha Zinko et la collab’ entre Nensi Dojaka et Calvin Klein. Récap’ en 7 points.

1. Le pouvoir des trois

 

JW Anderson, Burberry et Simone Rocha sont trois grands noms de la fashion week londonienne qui à eux seuls incarnent l’essence de la mode britannique entre innovation, fun, classicisme et références historiques.

JW Anderson SS25

JW Anderson, maître en manipulation
Une fois de plus, JW Anderson a fait part de son esprit fantaisiste, montrant sa capacité innée à créer une mode trompe-l’oeil et surréaliste qui lui est propre. Cette saison, cela s’est reflété à travers des blousons aviateurs arrondis, des jupes comme figées dans le temps en hauteur, des robes nuisettes imprimées de boutons, des gilets-pull de taille géante coupés en bandes rectangulaires, le tout dans des matières comme de la soie, du cuir ou des paillettes. Sans oublier les robes descendant jusqu’aux cuisses et donnant naissance à de faux sweats à capuche avec des cordons estampés. Un sans faute.

Simone Rocha SS25

L’imperfection selon Simone Rocha
Connue pour jouer constamment avec les normes de genre traditionnelles en mélangeant les styles masculin et féminin dans une esthétique victorienne revisitée à la sauce emo-romantique, Simone Rocha a exploré cette saison le concept de perfection en choisissant de présenter toute une série de looks inachevés. Ces derniers étaient portés par des mannequins à moitié habillés qui se précipitaient sur le podium, avec par exemple des bodys bordés de tulle avec des manches surdimensionnées sur un côté ou de la lingerie transparente ornée de boutons aux genoux avec des attaches de jupe à volants.

Burberry SS25

L’héritage remixé de Burberry
“Né de la fonction, ancré dans l’héritage” : voilà le slogan qu’a posté Burberry en teasing de son défilé SS25. Si son directeur artistique Daniel Lee est fidèle aux codes de la maison anglaise (comme le montre sa réinterprétation du trench classique et de l’imprimé carreaux), il s’est légèrement écarté de la tradition cette saison en jouant avec des vestes raccourcies, des chemisiers surdimensionnés à noeud lavallière et manches chauve-souris, des pantalons capri taille basse, des fentes jusqu’aux cuisses et des vestes de motard ultra-courtes.

2. Sous-(le)-vêtement 
Nensi Dojaka X Calvin Klein SS25

La grosse tendance de la saison à Londres, c’est la transparence qui donne à voir ce qui se cache en dessous du vêtement : à savoir le sous-vêtement (duh !). Ici, la meilleure illustration de cette mouvance reste sans doute la collection de la géniale Nensi Dojaka connue pour ses inspirations proches de la lingerie et de la corseterie. Cette dernière en a aussi profité pour dévoiler en exclusivité lors de son défilé sa collaboration de sous-vêtements avec Calvin Klein. Chez plusieurs autres marques présentes à Londres, on n’est pas en reste puisque Natasha Zinko, SS Daley, Aaron Esh, Harri et Simone Rocha aussi jouer la carte de la transparence, laissant apparaître de la lingerie ou absolument sinon le plus simple appareil.

3. Visite médicale
Natasha Zinko SS25

Autre grosse tendance londonienne, la tenue blanche immaculée qui nous donne l’impression de sortir tout droit d’un hôpital psychiatrique, d’une clinique privée de médecine esthétique ou d’un institut de soin en Bavière spécialisé dans les lavements et les coloscopies. Que ce soit chez Tove, Erdem, Di Petsa, Mains ou Simone Rocha, le blanc de blanc façon blouse médicale est partout, mais c’est surtout chez Natasha Zinko qu’il est le plus prégnant avec une collection baptisée “Plastic” dans laquelle on pouvait retrouver un t-shirt à message qui disait : “Who’s your surgeon ?”. En plein dans le mille.

4. Ça va poupée ?

Que serait la mode britannique si la fashion week de Londres ne faisait pas systématiquement référence à ces silhouettes tout droit inspirées des looks de poupées victoriennes ? Vous savez, celles bien mignonnes mais tout aussi flippantes qui vous regardent du coin de l’œil avec la paupière qui part en vrille ? Qu’on le veuille ou non, la mode victorienne a encore de l’influence dans l’imaginaire esthétique du 21e siècle comme le prouvent les collections de Yuhan Wang, Bora Aksu, Chopova Lowena, Mithridate ou encore Simone Rocha (obviously). Queen Victoria is watching you.

5. Grand Soir, Bonsoir

Cette saison à Londres, on se sent d’humeur gala, d’humeur red carpet, d’humeur grand soir. On assume le too much, la grandiloquence et l’opulence. Après tout, pourquoi se priver d’un look de star prête à recevoir un prix d’interprétation au festival de Cannes alors qu’on avait juste prévu de descendre les poubelles ? La récompense, c’est vous qui vous la donnez chaque jour en choisissant de porter chaque soir des robes qui vous rappellent la personne exceptionnelle que vous êtes. Vu chez Richard Quinn, Erdem, Harris Reed, Roksanda, Mithridate.

6. Tapis dans la lumière

Si vous n’avez pas peur de ressembler à un gros tapis touffu à poils longs, vous pouvez aller piocher les yeux fermés une tenue parmi les collections de marques comme SS Daley, Roksanda, Arlington19, Richard Quinn ou Mark Fast. Pour sûr, vous ne passerez pas inaperçu·e. Évitez tout de même qu’on vous marche dessus.

7. Vive la fronce !

Dernière tendance mais pas des moindres à Londres cette saison : la longue robe drapée/froncée qui nous donne envie de crier “Vive la Fronce !” comme Mariah Carey (les vrai·e·s savent…). Vu chez Knwls, Standing Ground, Ashley Williams, Chet Lo et Di Petsa.