Diotima FW25

Souvent considérée comme la fashion week la plus commerciale du Big Four, New York peinait ses dernières saisons à revenir dans le haut du classement. C’était sans compter la créativité fantaisiste de Thom Browne et Marc Jacobs, le savoir-faire de Diotima ou encore le retour de Calvin Klein et Christopher John Rodgers au calendrier. Récap’ en 6 points.

1. Le baptême de Veronica Leoni pour Calvin Klein

Après six ans d’absence des podiums, l’emblématique Calvin Klein revient sur le devant de la scène américaine avec à la tête de sa création, Veronica Leoni. Passée par Celine aux côtés de Phoebe Philo mais aussi chez The Row, la créatrice italienne a rempli le contrat : une collection minimaliste et aux lignes épurées. Slip dress, satin, tailoring on fleek, nuancier greige et même un flacon de CK One décliné en sac, cette première collection de Veronica Leoni pour Calvin Klein ravive les “bangers“ de la marque, des années 90 – l’apogée stylistique de la maison – aux années Raf Simons. Installé au premier rang, Calvin Klein en personne a commenté : “Fabuleux et très Calvin.“

2. La masterclass de Thom Browne

Si la fashion week de New York peine à redevenir pertinente depuis quelques années, on peut toujours compter sur Thom Browne pour relever le niveau grâce à ses sublimes collections et aux mondes fantastiques qui les accompagnent. Cette saison, le créateur américain a investi un théâtre de Manhattan décoré de 2000 oiseaux blancs en origami afin de présenter des versions fantaisistes et inventives de ses costumes, manteaux et vestes finement taillés (certain·e·s ornés d’oiseaux aux couleurs vives) ainsi que des robes, jupons et jupes de bal, le tout avec des pointes de satin et de broderies d’or sur sur du tweed, du tartan, de l’argyle ou de la flanelle. Bref, du grand Thom Browne, comme d’habitude.

3. La confirmation de DIOTIMA

Récompensée aux CFDA Awards 2024, Rachel Scott, fondatrice de la marque Diotima a présenté “Matriarch“ à New-York, une collection qui interroge la représentation des femmes noires et s’est inspirée des images personnelles envoyées par sa communauté. Les robes du soir aux lignes déconstruites, les costumes, sont parés de la fameuse maille qui a fait la réputation du label, de jeux de laine – comme ce bombers en laine bouillie ou les franges qui ornent les décolletés – ou encore de sequins.

4. Le défilé surprise de Marc Jacobs

Marc Jacobs ne fait rien comme tout le monde et il a encore prouvé cette saison. Déjà en organisant un défilé surprise hors calendrier officiel de la fashion week new-yorkaise (soit quelques jours avant le début officiel) mais aussi en choisissant de présenter un show see now buy now printemps-été 2025 dans un format express d’une durée de 6 minutes. L’occasion pour lui de montrer une collection ultra-fantaisiste. Baptisée “Courage”, cette dernière poursuivait son exploration des vêtements en forme de “Polly Pocket”. Soit des pièces aux proportions très sphériques et exagérées, ainsi que des talons massifs et des épaulettes en forme de disque, donnant l’impression d’un voyage dans le monde imaginaire d’un enfant en pleine euphorie créative. Marc, Maaaaarc, Maaaaaaaaarc ? On t’aime.

5. Le retour de Christopher John Rodgers

Après cinq ans d’absence dans le calendrier du CFDA, Christopher John Rogers a fait un retour triomphal à Fashion Week de New York. Présentée dans le bâtiment de la Brooklyn Fish Transfer au Brooklyn Navy Yard, sa collection intitulée “Exhale” et qui s’inspirait des œuvres d’Angela de la Cruz et Hélio Oiticica — deux artistes dont la « réticence aux contraintes » a profondément influencé la carrière et l’œil créatif de CJR — incarnait l’identité propre de la marque et son énergie colorée, en réinventant les rayures et l’arc-en-ciel, marques de fabrique de la maison indépendante. Résultat, on a pu voir une série de pièces accentuées de rouge et d’orange, suivies de vert et de jaune, pour se terminer par des robes multicolores et quelques ensembles noirs, allant du coton mat piqué, à la laine, en passant par le satin et la soie. On point.

6. Les débuts de Leblanc Studios

Parmi les highlights de cette édition new yorkaise, l’arrivée du label LeBlanc Studios au calendrier officiel. Lancée en 2014 par Angelo Beato et Yamil Arbaje, la marque dominicaine a présenté sa collection “Other People’s Money“, un panel vestimentaire de la société – ouvriers (dont certains ont des traces noires sur les joues), patrons, aristos, marginaux – et une critique du système capitaliste. Les mannequins ont d’ailleurs défilé sur un podium rempli de sel dont la racine vient de “salaire“ et ainsi littéralement marché sur l’argent des autres avec en bande-son cette phrase : “Je marche avec style sur le salaire des autres.“ Et le style ici repose sur des effets de layering, ainsi que sur le mélange des matériaux de qualité et d’autres plus bruts.