Mixte. Comment t’es-tu retrouvé sur le projet des JO de Paris 2024 ? Comment as-tu été approché ?
Stéphane Ashpool. On m’a contacté il y a deux ans environ pour me parler d’un projet avec Le Coq Sportif et l’équipe de France. C’était en pleine Fashion Week, je me rappelle. On a fait un rendez-vous dans mon atelier pendant deux heures. Deux semaines après, je signais le contrat et c’est là que tout a commencé.
M. La réalisation totale du projet et de la collection a donc pris deux ans au total, c’est bien ça ?.
S.A. Exactement. Au départ, l’idée était de bien comprendre le cahier des charges car les JO, c’est quand même un projet bien costaud. Il fallait que je comprenne où j’étais car c’était très différent des collaborations que j’avais pu faire par le passé. Il fallait que je sache quels étaient les moyens dont je disposais et dans quelles conditions je pouvais concevoir tout ça. Ça, c’est pour la partie plus technique. Ensuite, il y a toute une partie beaucoup plus fun où j’ai pu échanger et passer du temps avec différents athlètes qui m’ont fait part de leur envie et de leur désir concernant les tenues qu’il·elle·s allaient devoir porter. Ce qui ressortait de ces échanges, c’était une volonté de paraître frai·che·s lumineux·ses, chic et modernes. Ensuite j’ai pris deux à trois mois avec mes équipes pour travailler librement et faire des essais de teinture, de print, de broderies etc.
M. Qu’est-ce qui est ressorti de ces essais ? Qu’as-tu voulu transmettre et créer absolument ?
S.A. On a vite vu qu’on voulait utiliser un blanc cassé pour le côté héritage et justement éviter un blanc optique trop connoté sport et assez difficile à porter sur le corps. Surtout, il fallait réinterpréter le drapeau français avec ce bleu et ce rouge qui ne sont pas très évidents à porter. On les a mélangés pour créer de nouvelles couleurs en créant ce fameux bleu blanc-rouge dégradé qui permettait de faire écho à la diversité des corps, des disciplines sportives et des cultures. Ce qui représente bien la France d’aujourd’hui.