Chopova Lowena, Fall-Winter 2024

Sur les podiums des collections FW24 (Thom Browne, Alexander McQueen, Chopova Lowena), dans la pop culture ou encore sur TikTok, la mode “emocore” connaît un retour de flamme empreint de nostalgie intergénérationnelle. Ressortez les franges et les mitaines à rayures (ou pas).

Voilà quelques saisons qu’Avril Lavigne squatte les rangs de la Fashion Week. Cette icône des années 2000 plutôt réputée pour ses tubes pop rock et ses mèches roses que pour son appétence pour la mode s’est pourtant faite remarquer par ses apparitions au sein de la hype et notamment au show Couture d’Iris Van Herpen. Si cette figure emblématique de la scène musicale a sorti récemment un album best of de ses 20 ans de carrière, Tokio Hotel a eu droit à son documentaire Netflix et le groupe Evanescence serait en train d’enregistrer un nouvel album. Le point commun de ces artistes, outre leur comeback musical ? Des cheveux noir de jais et des yeux cernés à outrance d’eye liner, une apparence désormais référencée sur TikTok sous les hastags #emo ou #scenequeen.

Emma Chamberlain via Instagram
Alexa Chung via Instagram
Une sous-culture Y2K

 

Jupes plissées, résilles, piercings et baskets en toile, les apparats emo reviennent sur le devant de la scène environ 20 ans après leur naissance, soit le rythme habituel de la mode pour être nourri de nostalgie comme en témoigne le succès du festival américain When We Were Young (tout est dans le titre) dont la prochaine édition aura lieu à los Angeles en 2025. Avril Lavigne, Blink 182 et ou encore Simple Plan, le line up réunit la crème pop-punk de l’époque et promet des looks “emo kids” à gogo. Converse a d’ailleurs dû récemment re produire sa Chuck Taylor XXHi, une version haute et emblématique de sa basket à lacets, après une pétition sur les réseaux sociaux et après que les prix des modèles vintage aient flambé sur Ebay et Depop (atteignant parfois les 350 dollars). À l’annonce de cette réédition, les adeptes ont commenté « My inner teenager is screaming » ou encore “Who runs the world ?!? Emo and scene kids !!!”.

Âmes sensibles

 

Si le terme “emo” est l’abréviation du mot “emocore”, lui-même mot-valise issu de l’expression “emotional hardcore” (signifiant quelqu’un d’hyper émotionnel), la reine du game confirme que la sensibilité emo a de nouveau sa place en 2024 : « Les tendances vont et viennent, mais l’histoire se répète. Je pense que beaucoup de gens éprouvent aujourd’hui les mêmes sentiments de rébellion, mais aussi que l’on est désormais plus ouverts et plus honnêtes à propos de nos émotions et de notre santé mentale, donc je pense que la brutalité de la musique emo que nous entendons aujourd’hui est vraiment pertinente pour beaucoup. », a commenté Avril Lavigne au sujet de ce retour de hype. Une sensibilité assumée que l’on retrouve chez de nombreux créateurs. D’Alexander McQueen à Thome Brown en passant par Chopova Lowena, un jeune label britannique dont l’allure romantico-gothique inonde les rues pendant la Fashion Week londonienne, la mode emo n’a pas de soucis à se faire.