La directrice de la Whitechapel Gallery, Gilane Tawadros, qui a co-présidé le jury, est revenu pour Mixte sur le processus remarquable de l’artiste : “Le travail de Dominique est tellement convaincant et distinctif parce qu’elle y apporte une telle approche théorique et philosophique. A côté de cet aspect, elle a aussi cette extraordinaire capacité à explorer la matérialité de différents objets, qui est très unique et spéciale, et qui résonne magnifiquement avec notre histoire et nos enjeux mondiaux actuels”.
En effet, pour cette 9e édition du Max Mara Art Prize for women, Dominique White est allée un peu plus loin dans l’approfondissement de sa recherche de l’identité Noire liée au thème de l’océan en proposant une oeuvre spéciale baptisée Deadweight : “Deadweight vient du terme nautique ‘deadweight tonnage’ (‘tonnage en poids lourd’ en français). Cela signifie le poids — cargaison, provisions, équipage — qu’un navire peut transporter et supporter avant de couler. Il vient en fait d’un terme post-esclavagiste qui dérive de l’affaire du massacre du Zong, un navire négrier britannique connu pour avoir jeté par-dessus bord 142 captifs africains en 1781. C’est clairement un mot très violent, mais le poids de son histoire et sa pertinence constante dans le présent a été le point de départ parfait pour ce nouveau projet”.