Pour son édition 2021, le prix LVMH avait mis en lumière une créatrice albanaise, Nensi Dojaka, dont les pièces cut out ultra sexy ont été imitées en masse depuis et sont en passe de devenir l’uniforme de notre Summer 2022. Cette année, le jury du prix LVMH a choisi de distinguer un trio de trois designers, qui interprètent à leur manière la masculinité et la notion de genre. Les pièces en cuir dans les tons de terracotta du label Winnie New York ont remporté ex aequo le prix Karl Lagerfeld avec l’univers YK2 du créateur californien Eli Russell Linnetz, qui a co-crée la dernière collection Dior hommes SS23 avec Kim Jones. Le grand prix LVMH, qui comporte une copieuse enveloppe de 300 000 euros et un an de mentorat, à, quant à lui, été décerné à Steven Stokey Daley, pour son label S.S Daley entre esthétique champêtre et gender fluidity. Mixte s’est penché sur le CV du british qui réinterprète l’histoire de l’art, de la littérature et du costume de son pays à l’aune des clivages socio-culturels qui le divisent aujourd’hui, tout en y apportant une touche d’humour queer.
Il est passé par les studios homme de Tom Ford et d’Alexander McQueen
Diplômé d’un Bachelor en mode de l’université de Westminster en 2020, Steven Stokey Daley a fait ses armes au sein de maisons majeures de la mode homme avant de lancer son propres labels. « Ses expériences m’ont appris des choses extrêmement différentes. Tom Ford, c’est le théâtre : c’est le glamour à l’état pur, voire explosif, avec un rythme soutenu, mais un travail très gratifiant. McQueen c’était autre chose, comme une machine bien huilée. Je dirais que je suis devenu un créateur bien rôdé chez Tom Ford, puis que j’ai appris chez McQueen à me concentrer sur une compétence à la fois, avant de perfectionner chacune d’entre elles. » « J’ai tellement appris en travaillant pour ces grandes maisons, des expériences géniales qui m’ont aidé à développer un savoir-faire essentiel. J’ai appris tellement de choses qui m’ont permis de faire ce que je fais aujourd’hui. J’ai travaillé pour des magazines, et j’ai dit à tout le monde de faire la même chose, pour comprendre les dessous de l’industrie. Travailler pour des gens, respecter la hiérarchie, que ce soit dans des grandes maisons ou des petites entreprises, ça m’a donné des exemples (ou des contre exemples) de comment bien travailler avec les autres. »