Schiaparelli Haute Couture PE25

Pour le printemps-été 2025, la semaine de la haute couture parisienne a vu grand avec les baptèmes du feu d’Alessandro Michele chez Valentino, de Kevin Germanier ou encore de Ludovic de Saint Sernin chez Jean Paul Gaultier, sans oublier les maisons institutionnelles comme Dior, Chanel et Schiaparelli. Récap’.

1. Le rêve de Christian Dior

Pour sa nouvelle collection pour la Maison Dior, Maria Grazia Chiuri a choisi d’évoquer les fantasmes de l’enfance et de l’innocence à travers des silhouettes inspirées d’“Alice de l’autre côté du miroir”. Plein de légèreté et d’onirisme, la collection se composait principalement de crinoline, robes à paniers et culottes bouffantes, corsages en tulle, tops résille incrustés de dentelle, mini-jupes en dentelle argentée, mais portées avec des fracs en jacquard blanc de gentlemen. Un sorte de rêve aux pays des merveilles sublimé par le décor créé par l’artiste Rithika Merchant : une tapisserie géante ponctuée de vaches sacrées, de lions dorés, de loups hurlants et d’hommes-oiseaux fantasmatiques.

2. Le vertige de VALENTINO

Pour ses débuts dans le calendrier de la Haute Couture, Alessandro Michele a présenté “Vertigineux”, sa toute première collection de Haute Couture, avec laquelle il a choisi de rendre hommage aux archives historiques de la maison italienne, avec sa touche si reconnaissable qui mêle le kitsch et le glamour : dentelle et volants, robes de soie éclatantes, costumes de velours, crinolines, capes garnies de plumes, cols en V profonds et rigoureux, robes serties de cristaux, cols victoriens composés comme une mosaïque, rubans, pois etc. Bref, du grand Michele vertigineux comme on l’aime.

3. Schiaparelli, toujours plus haute couture

Intitulée “Icarius”, la collection ne garde du mythe que ambition d’aller plus haut (pas d’ailes d’ange en perspective) comme l’a expliqué Daniel Roseberry : “Je pense que, pour moi, il s’agit toujours de remettre en question les attentes de ce qui constitue un moment mémorable – parce que nous avons déjà cassé Internet.” Ce que l’on retient surtout c’est l’effet waouh que sont censées transmettre les prouesses techniques d’une collection Couture. Les bustier qui déconstruisent la silhouette, les rubans qui offrent des perspectives dignes des plus grands monuments d’architecture, bref, de la couture et de l’épure, ligne directrice de cette collection : “Je voulais remettre en question l’idée que pour être moderne, il faut être simple.” a commenté le créateur.

4. Chanel, l’ère du pastel et du noir & blanc

Sous la nef du Grand Palais où la scénographie formait deux C pour “Coco Chanel” obviously, le défilé Chanel Couture printemps-été 2025 aposé les fondamentaux de la maison en toute simplicité. Entre le départ de Virginie Viard et l’arrivée de Matthieu Blazy, une collection Couture pétillante aux accents pastels. Ici, toute la couture est dans le détail, les broderies, les matériaux précieux et des volumes low profile, hormis cette cape de princesse bouffante ornée d’un large nœud noir en velours, siganture de la maison.

5. La flamboyance de Germanier

Baptême du feu pour Kevin Germanier et pari relevé haut la main. Le créateur suisse qui enchante la mode parisienne avec son prêt-à-porter flamboyant depuis plusieurs années a enfin intégré le calendrier officiel de la semaine de la couture. Un accomplissement qu’il a matérialisé par un show spectaculaire tenu le dernier jour à la dernière heure au Palais de Tokyo. Intitulée “Les Globuleuses”, sa collection de 25 looks a marqué l’audience grâce à l’association d’un savoir-faire unique et de couleurs ultra-pop, concrétisé principalement par l’utilisation de la perle et l’upcycling de matières, ADN constitutif de la marque. Bref, on pouvait pas rêver mieux pour clore cette semaine de la couture.

6. La subtilité d’ALEXANDRE VAUTHIER

À l’occasion de son défilé printemps-été 2025, Alexandre Vauthier a présenté une collection axée sur le savoir-faire tailleur et des pièces à porter au quotidien. Résultat, cette dernière a mis en avant des costumes (y compris le costume trois pièces), des vestes, des pantalons amples, des maxi manteaux épaulés mais aussi des jupes et des robes drapées, le tout dans une grande simplicité et subtilité qui propre au designer originaire du sud-ouest. Côté couleurs, la palette était composée majoritairement de tons neutres (noir, gris, beige, blanc et couleur chair) pour accompagner des matières comme le velours, la soie, le moire, les cristaux et les pailletes. Bonus : les bijoux sculpturaux, comme des gouttes d’or géantes qui semblaient couler des oreilles.

7. Armani Privé, vingt ans de couture

Lancé en 2005, le label Couture de monsieur Armani fêtait cette année ses 20 ans : “La haute couture me permet d’entrer dans un royaume de fantaisie et d’expérimentation, d’exprimer ma vision à travers l’art du savoir-faire comme aucun autre moyen ne peut le faire.” C’est ainsi que les éternels jeux de transparences, de satin surpiqué de strass, d’effets de robes liquides et autres subtilités ont habillé cette collection des ces effets moirés dont seul monsieur Giorgio Armani a le secret.

8. “Le Naufrage” de LUDOVIC DE SAINT SERNIN POUR JEAN PAUL GAULTIER

Nouvel invité de Jean Paul Gaultier pour concevoir sa collection couture printemps-été 2025, Ludovic de Saint Sernin a choisi de revisiter les personnages chers à son aîné, comme la sirène ou le pirate dans un défilé baptisé “Le Naufrage”. Le corset était bien sûr au rendez-vous, tout comme les robes diaphanes, sexy et transparentes, les ensembles en croco et une mariée toute en plume mais aussi un marié habillé d’un corset blanc à franges, avec une traîne en tulle de soie, sur un pantalon de marin noir. Une vraie bonne surprise. Et comme à son habitude, LDSS n’a pas pu empêcher de se mettre en scène en prenant d’assaut le catwalk telle une runway diva pour clore le show.

9. Viktor & Rolf en boucle

Organisé à l’hôtel Westin, là où Yves Saint Laurent a présenté ses collections pendant des années, le défilé Couture printemps-été 2025 consistait en une prouesse créative : décliner les mêmes pièces sur 24 silhouettes différentes. « Trench beige en gazar (de soie), chemise blanche en gazar, pantalon bleu en gazar » répétait en boucle une voix générée par l’intelligence artificielle. Ainsi, de gros nœuds (signature de la maison), des jeux de volumes et de déconstruction offraient toutes les variations possibles et imaginables pour transformer ces basiques en pièces de haute couture.