DIOR MEN FW25

Après un Milan en demi-teinte, Paris a frappé un grand coup cette saison. Entre l’arrivée au sein du calendrier de Willy Chavarria, 3.Paradis ou Charles Jeffrey Loverboy, et le retour de Lanvin, EgonLab et Jacquemus, retour en 15 points sur ce qu’il restera de cette fashion week plus politique qu’il n’y paraît.

Final du défilé Willy Chavarria FW25

Si le début de l’année 2025 nous a clairement donné de quoi nous faire flipper (l’homme orange de retour à la Maison Blanche, l’avènement de la broligarchie de la tech, la multiplication des catastrophes naturelles ou la montée des nationalismes menaçant le droit des femmes et des personnes LGBT…), la mode parisienne a tenté de nous apaiser et de nous redonner de l’espoir. Que ce soit Jeanne Friot et sa collection punk, queer et féministe qui sent bon le combat anti-patriarcal et antifa, Rei Kawakubo pour Comme Des Garçons Homme Plus et son statement anti-guerre et pacifiste, Willy Chavarria et son soutien appuyé aux migrant·e·s et à la communauté LGBT, EgonLab et sa dénonciation des mécanismes d’exclusion de la société actuelle envers les voix marginalisées, Fursac et ses t-shirts “Press” comme un appel à défendre la liberté de la presse, ou encore C.R.E.O.L.E dont la collection se voulait une célébration des voyages, des luttes et de la résilience des communautés caribéennes anglophones du commonwealth face à l’impérialisme britannique, cela faisait plusieurs saisons que la mode n’avait pas tenu de propos aussi politiques et engagées.

Jeanne Friot FW25

Et même si ce positionnement semble parfois moins prégnant chez d’autres marques, il est pourtant tout aussi fort. Car si on y regarde de plus près, il prend principalement la forme d’une recherche de sérénité et d’un droit à la tranquillité d’esprit, comme l’illustrent plusieurs défilés aux moments suspendus tels que 3.Paradis et ses mannequins marchant tranquillement dans la neige, la poésie de l’homme néo-romantique chez Dior men et Dries van Noten, la légèreté et l’insouciance chez IM men ou encore cette idée de confort, de quiétude, de sommeil et de safespace chez Bluemarble et Post Archive Faction (PAF). Et si finalement tout ça n’était pour les designers que l’annonce d’un calme après la tempête, histoire de nous dire que des jours meilleurs nous attendent ? On a envie de les croire sur parole. En attendant, retour en 14 points sur cette fashion week parisienne automne-hiver 2025.

1. LE QUINTÉ GAGNANT
Willy Chavarria FW25

Le statement de Willy Chavarria
C’était sans doute le show le plus attendu de la saison parisienne. Willy Chavarria, créateur queer américano-mexicain connu pour son engagement pro-LGBT et pro-migrants (et qui a récemment obtenu le prix du designer menswear de l’année aux derniers CFDA awards) est venu squatter le calendrier parisien afin d’y dévoiler sa collection automne-hiver 2025. Baptisée “Tarantula”, cette dernière dévoilait principalement une certaine idée de l’homme romantique latino : blazers 70’s ornés de roses, chapeaux western, costumes sensuels en velours… Le tout sublimé par une performance de J Balvin et un final puissant et sublime accompagné de l’audio du récent discours anti-trump prononcé par la courageuse évèque de Washington Mariann Budde lors de l’investiture du nouveau président des USA. Le plus beau fuck de la semaine.

Dior men FW25

La dramaturgie de Kim Jones pour Dior Men 
Kim Jones a encore frappé et ressort grand gagnant de cette fashion week masculine parisienne. Pour en être convaincu·e, il suffit de voir la standing ovation que le créateur a reçu lorsqu’il est venu saluer ses invité·e·s à la fin du show. Dans un décor monumental reprenant l’idée d’un énorme escalier baigné de lumière, le designer a présenté une collection inspirée de la “Ligne H” classique de Monsieur Dior dévoilée lors de la collection Haute Couture automne-hiver de 1954. Ici les silhouettes à la fois allongées, fluides, éthérées et épurées, reprenaient les codes couture de la maison française, entre influences extravagantes du XVIIIe siècle et tenues utilitaires du XIXe. Sans oublier les nombreuses broderies et les bandeaux de tissus sur les yeux qui donnaient à voir l’illusion d’un casanova des temps modernes. De la poésie et du drame à l’état pur.

Kidsuper FW25

La tornade Kidsuper
S’il y a un bien un créateur aujourd’hui qui sait théâtraliser un show, c’est certainement Colm Dillane, créateur de la marque Kidsuper. Cette saison n’a pas fait exception puisque le designer a tout simplement recréé une tornade sur scène (for real). Un set unique et bluffant au sein duquel il a pu présenter une collection joyeuse et colorée — nylon brodé, patchwork, intarsia, camouflage ou tapisserie — complétée par quelques collaborations (tee-shirts blancs Bathing Ape, costumes noirs avec Wildside Yohji Yamamoto). La mise en scène allait jusque dans le détail des accessoires avec des mannequins qui portaient des sacs en forme de sono rétro ou des sneakers à l’intérieur de boîtes de présentation en plastique transparent. Le genre de délire créatif ultra-assumé pour lequel on vit.

IM MEN FW25

La poésie et la légèreté d’IM Men 
Bienvenue à IM Men, la nouvelle ligne héritière d’Issey Miyake lancée au Japon en 2021 avant sa disparition et qui défile désormais à Paris en lieu et place de la ligne Homme Plissé. Dans l’ambiance épurée du Réfectoire des Cordeliers, des bras robotiques ont accompagné les mannequins, dévoilant une collection minimaliste mais sophistiquée, entre innovation et intemporalité, fidèle à l’esprit visionnaire et onirique de Miyake. “Nés d’un esprit libre”, les larges volumes, les asymétries, les matières fluides et les couleurs éclatantes s’inscrivent dans une quête de liberté pure : un souffle nouveau salvateur dans le contexte actuel étouffant.

EGONLAB FW25

La consécration d’EgonLab
Absente du calendrier la saison passée, la marque EgonLab, dirigée par Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, a fait son grand retour cette saison. “Grand” parce que la collection était sans doute l’une de leurs meilleures à ce jour en termes de création et de confection, mais “grand” aussi car elle s’accompagnait d’un propos politique (tout ce qu’on aime chez Mixte). Intitulée “S4LEM”, cette dernière nous plongeait dans un monde de chasse aux sorcières sous forme de métaphore inspirée par l’historique procès des sorcières de Salem afin de dénoncer les mécanismes d’exclusion de la société actuelle envers les personnes minorisées et les voix marginalisées. Entre lutte et résilience, les silhouettes sharp et anguleuses arboraient par exemple un denim effet mouillé, des boutons bosselés et craquelés, de longues franges en cuir, des méga-oeillets en métal. Le tout sans oublier une capsule avec Zadig&Voltaire comprenant des hauts en cuir et des pantalons à clous vintage. Bref, EgonLab incarne down le futur de la création française.

2. Les grosses collabs
Louis Vuitton homme FW25

Pharrell et Nigo pour Louis Vuitton
Friendship never ends – en plus d’être le gimmick de l’un des plus grands tubes de l’histoire – pourrait aussi être celui du dernier défilé Louis Vuitton homme signé Pharrell. “C’est la manifestation artistique d’une amitié pour la vie“, a d’ailleurs résumé le designer sur sa note d’intention. Et cette déclaration d’amitié est directement destinée à son ami de longue date Nigo, le designer japonais qui cosigne cette collection. Directeur artistique de Kenzo, musicien et designer japonais, Nigo a posé sa patte créative dans la maison au damier avec ses fameux imprimés camouflage, les vestes college ou encore son bonnet signature. Une collection qui s’adresse aux amateurs du Y2K, nostalgiques des collaborations des deux artistes qui avaient notamment fondé les marques Billionaire Boys Club et Ice Cream dans les années 2000.

Kenzo FW25

Nigo et Futura pour Kenzo
Cette saison, la délicatesse de Kenzo a été réveillée par l’audace arty de Nigo (encore lui) et de l’artiste Futura, connu pour ses célèbres graffitis et nombreuses collaborations avec le milieu de la mode (Marc Jacobs, Nike). De cette collaboration ultra créative et à la pointe du design japonais, on retient les roses, leitmotiv de la collection, les couleurs qui égayent la rétine, les graff imprimés sur les sacs et les vestes en denim ou encore les illustration qui évoquent le Train Show Kenzo de la collection automne-hiver 1998.

Sacai FW25

Sacai avec Carhartt, Ugg et Nike
Puisque choisir c’est renoncer, le label Sacai dont la tête de la direction artistique est occupée par la créatrice japonaise Chitose Abe, a triplé les collaborations. Carhartt, Ugg ou encore Nike ont sublimé cette collection automne-hiver 25-26. Des vestes workwear matelassées ou en vinyle côté Carhartt, des bottes de sept lieues ultra confort avec Ugg et des accessoires de glisse comme ce masque de ski Nike qu’on porterait bien aussi en ville. Dans cette collection, on retrouve également les découpes et les matières techniques, les imprimés poétiques à fleurs sur des polaires et autres vêtements outdoor.

3. Les premières fois (ou presque)
Fursac FW25

Fursac
Pour son tout premier défilé, Fursac a créé la bonne surprise : un tailoring impeccable, signature de la marque, twisté par une vibe pop rock un peu plus spontanée. Un bomber en cuir enfilé sur une veste de costume, un caleçon qui dépasse du pantalon, une collection de pins accrochée au pull, un long manteau en laine porté à même le pyjama… Gauthier Borsarello, directeur artistique de la marque depuis 2020, dit s’être inspiré des années 80, comme le film Reporters de Raymond Depardon (on retient la silhouette avec le tee-shirt PRESSE et les appareils photos autour du cou) et de cette époque où le mélange des styles était monnaie courante. Pour présenter cette collection, le créateur a fait appel au talent du styliste Imruh Asha pour l’accompagner dans cette première fois… and it’s a match !

Lanvin FW25

Lanvin
Dans le grand mercato de la mode de l’année, l’arrivée de Peter Copping, créateur britannique en tant que directeur artistique des collections femme, homme et accessoires de Lanvin. La maison française qui a connu ses plus belles années de gloire sous le règne d’Alber Elbaz va-t-elle retrouver de sa superbe ? C’est ce que laissait présager cette collection présentée au calendrier de l’Homme et comptait tout de même de nombreuses silhouettes pour la femme. “Cette collection est profondément personnelle, un hommage à l’univers de Jeanne Lanvin et à son sens intime du style. J’ai cherché à projeter l’essence de sa garde-robe aujourd’hui tout en l’imaginant sur un casting de personnages modernes, que j’espère que vous aurez plaisir à découvrir”, a résumé le créateur dans sa note d’intention. Résultat : des sequins à gogo, du velours, des drapés, bref, du soir quasi couture.

Charles Jeffrey Loverboy FW25

Charles Jeffrey Loverboy
Pour sa toutt première présentation parisienne, Charles Jeffrey Loverboy, le label plutôt habitué aux podiums londoniens, a investi le sous-sol de la boutique Dover Street Market pour le transformer en ring de boxe. Là, une collection digne de celui qu’on désigne comme l’héritier du punk british et des maisons comme Vivienne Westwood : de la maille, des accessoires lol (les sacs banane ou canard), des bonnets à oreilles d’animaux et un véritable spectacle queer, entre performances et ambiance moite, une vraie énergie rebelle émanait de ce podium hors norme.

Jacquemus FW25

Jacquemus
C’est dans le sublime appartement de l’architecte Auguste Perret, classé au titre des monuments historiques que Jacquemus a fait son retour au calendrier officiel de la semaine de la mode parisienne qu’il avait quitté depuis cinq ans pour d’autres aventures (Capri, Versailles, Saint-Paul-de-Vence, Arles…). Dans la collection intitulée “La Croisière”, on retrouve les gimmicks propres à la marque à savoir les pois, les vestes sans cols, les grands manteaux et les arrondis. Certains diront qu’on y retrouve une forte vibe Alaïa, d’autres que c’est une façon pour Simon Porte Jacquemus de s’affirmer et de se lancer dans la Couture. À vous de juger.

4. Faîtes la mode, pas la guerre
Comme des garçons homme plus FW25

“Au diable la guerre.” Ces mots résument l’impact du défilé de Rei Kawakubo, où l’uniforme militaire devient un manifeste pacifiste. Entre vestes déconstruites, casques fleuris signés Nobuki Hizume et silhouettes insoumises, elle détourne les codes martiaux pour en faire une déclaration de résistance. Comme dans “La Jeune fille à la fleur” de Marc Riboud, l’opposition passe par un geste symbolique : ici, l’esprit punk, l’ironie et la poésie.

Juun J FW25, Kidill FW25, Kidsuper FW25, Louis Vuitton homme FW25, Valette Studios FW25, Yohji Yamamoto FW25

Ce vestiaire militaire repensé s’est incontestablement infiltré dans les collections de cette saison printemps-été 2025 : du kaki chez 032c, Doublet, Feng Chen Wang, LNG, Mihara Yasuhiro, Songzio, au camouflage chez JuunJ, Kidill, Kidsuper, Louis Vuitton, Valette et Yohji Yamamoto. Faut-il y voir une armure face à l’incertitude ou le signe d’une résistance ? Quand la mode emprunte au militaire, elle interroge : se prépare-t-on au combat ou à la révolte ? Vous avez quatre heures.

032C FW25, Doublet FW25,  Feng Chen Wang FW25, Louis Gabriel Nouchi FW25, Maison Mihara Yasuhiro FW25, Songzio FW25
5. Immaculée conception
3.Paradis FW25

En général en automne-hiver il neige (duh). Et même si le dérèglement climatique à limiter la profusion des flocons, ils sont quand même là grâce aux neiges industrielles, conséquence de la surpollution (youpi). Quoi qu’il en soit, c’est certainement cette idée d’un blanc immaculé qui a inspiré Emeric Tchatchoua, créateur de la marque 3.paradis pour son décor recouvert de fausse neige mais aussi pour une bonne partie de sa collection composée de silhouettes monochromes blanches. Une sorte d’immaculée conception qu’on retrouve un peu partout notamment chez Ami, Bluemarble, Hed Mayner, Lemaire et Louis Gabriel Nouchi (LGN). Ou encore chez Dior men, IM Men, Kidsuper, Rick Owens et Songzio.

Ami FW25, Bluemarble FW25, Hed Mayner FW25, Lemaire FW25, Louis Gabriel Nouchi FW25
Dior men FW25, IM Men FW25, Kidsuper FW25, Rick Owens FW25, Songzio FW25 
6. Se tenir à carreaux (like literally)
Junya Watanabe FW25

En collaboration avec Filson, la dernière collection de Junya Watanabe MAN nous embarque pour un retour à la terre, façon “chasse, pêche et traditions” sauce U.S. Les mannequins, robustes et barbus de préférence, roulent des mécaniques au rythme de la voix profonde et ténébreuse d’Avi Kaplan. Un shot de testostérone renforcé par un vestiaire tout-terrain largement inspiré par le workwear américain. Grande gagnante, la chemise en flanelle de bûcheron s’est glissée partout, des vestes aux accessoires, imposant son rythme coloriel sur plus de la moitié des looks. Pourtant, cette masculinité n’est qu’une chimère : à en juger par les cols de chemise et cravates qui dépassent de ces carapaces viriles. Finalement, c’est peut-être tout simplement le portrait d’un salarié ordinaire rêvant d’aventure et de grands espaces.

C.R.E.O.L.E FW25, Ami FW25, Jeanne Friot FW25, Maison Mihara Yasuhiro FW25, Walter van Beirendonck FW25, Comme des garçons homme plus FW25

Ailleurs aussi, les carreaux sont partout. C.R.E.O.L.E, Walter Van Beirendonck, Yohji Yamamoto ou Kidill n’ont pas hésité pas à les imposer en total look, et sont suivis de près par Anima, Jeanne Friot, Maison Mihara Yasuhiro ou Songzio. Bien que flirtant parfois avec l’esthétique punk, de manière générale le motif est resté mesuré en terme de couleurs ou d’échelle. Dans ce contexte, le tissu à carreaux, réutilisé comme une enluminure végétale chez Taakk, n’est pas passé inaperçu : une fantaisie romantique discrète mais satisfaisante.

Ouest Paris FW25, Jeanne Friot FW25, Songzio FW25, Taakk FW25, Yohji Yamamoto FW25, Kidill FW25
7. Le prince des ténèbres
032C FW25, Ami FW25, Dior Men FW25, Jeanne Friot FW25, Louis Gabriel Nouchi FW25, Songzio FW25

En opposition au total look blanc, on retrouve cette saisons toute une floppée de silhouettes noires donnant l’impression d’un prince des ténèbres autant obsédé par le romantisme emo façon Casanova, que par la figure du mafioso, celle d’un dracula sur le retour ou encore d’un geek fan de la saga Matrix. Bienvenue dans la dark lord era. Vu chez 032C, Ami, Dior Men, Jeanne Friot, Louis Gabriel Nouchi, Songzio

Egonlab FW25, Feng chen Wang FW25, Hermès FW25, Lemaire FW25, Ouest Paris FW25, Rick Owens FW25
8. Être au poil
Acne Studios FW25, Ami FW25, EgonLab FW25, Juun J FW25, KidSuper FW25, Kidsuper FW25

Côté manteaux, la saison automne-hiver 2025-2026 se passera au poil. D’une part les longs manteaux en fourrure comme ceux d’Acne Studios, Egon Lab, Juun J, KidSuper ou encore Ami donne des allures de pimp chaudement engoncé dans une parure extra large et accompagnée de tenue full cuir, de baseball cap ou encore de ceinture à strass. Bref, tout pour se faire remarquer. D’autre part, la version (not red) carpet : des vestes plus courtes mais tout aussi moumoute qui donne des allures de peluches comme chez Doublet, Acne Studios, Hed Mayner, Kolor, Maison Mihara et Walter Van Beirendonck.

Maison Mihara Yasuhiro FW25, Doublet FW25, Walter van Beirendonck FW25, Acne Studios FW25, Hed Mayner FW25, Kolor FW25
9. Power nap
Post Archive Faction (PAF) FW25

La vérité, c’est qu’on est tou·te·s fatigué·e·s de ce monde qui part en vrille. C’est pour ça qu’on a grand besoin de faire un break et de (littéralement) se reposer. Voilà pourquoi plusieurs designers ont choisi de nous donner de quoi dormir, comme l’a démontré la présentation de la marque sud-coréenne Post Archive Faction (PAF) où les mannequins étaient allongés sur un énorme matelas. Un mood similaire vu chez 3.Paradis avec sa silhouette oreiller et masque de nuit, chez Y-3 avec son manteau sac de couchage, chez Acne Studios avec son manteau robe de chambre, chez Doublet avec son ensemble kawaii pyjama rose. Le tout sans oublier Bluemarble, Hed Mayner, Sean Suen, Kiko Kostadinov, Louis Gabriel Nouchi (LGN) et C.R.E.O.L.E qui ont tou·te·s décliné la couverture et le plaid, histoire de nous permettre de faire une petite sieste au débotté. Certainement une envie de confort et de tranquillité en réponse à ce monde bazardé au rythme effréné.

3.Paradis FW25, Y-3 FW25, Acne Studios FW25, Doublet FW25, Bluemarble FW25

Le tout sans oublier Bluemarble, Hed Mayner, Sean Suen, Kiko Kostadinov, Louis Gabriel Nouchi (LGN) et C.R.E.O.L.E qui ont tou·te·s décliné la couverture et le plaid, histoire de nous permettre de faire une petite sieste au débotté. Certainement une envie de confort et de tranquillité en réponse à ce monde bazardé au rythme effréné.

Hed Mayner FW25, Sean Suen FW25, Kiko Kostadinov FW25, Louis Gabriel Nouchi (LGN) FW25, C.R.E.O.L.E. FW25
10. Le caleçon qui dépasse
C.R.E.O.L.E. FW25, Wooyoungmi FW25, Willy Chavarria FW25, Fursac FW25, Lazoschmidl FW25, Acne Studios FW25

En ce qui concerne les détails stylistiques, l’homme de l’automne-hiver 2025 laissera apparaître son caleçon au-dessus du pantalon. Une façon légèrement provoc’ de montrer ce qui se cache en dessous tout en jouant l’original. Cela dit, on s’interroge sur ce détail vestimentaire et son degré (ou non) d’appropriation culturelle, tant il rappelle le sagging : cette pratique ayant vu le jour dans les prisons américaines, où les ceintures étaient interdites en raison des risques liées aux suicides et ont poussé les détenus. Conservé par les ex-détenus comme un signe de reconnaissance, ce style a ensuite été récupéré par les rappeurs voyant dans le sagging une manière de rejeter le mode de vie traditionnel. Vu chez C.R.E.O.L.E., Wooyoungmi, Willy Chavarria, Fursac, Lazoschmidl et Acne Studios.

11. Des gants et des moufles
Auralee FW25, Drôle de monsieur FW25, Kolor FW25, Wooyoungmi FW25, Ziggy Chen FW25

Qui dit hiver dit gants, certes, mais cette saison il devient bien plus qu’un accessoire pour se protéger du froid. Il y a d’un côté la team moufles notamment chez Kolor, Ziggy Chen, Auralee, Drôle de Monsieur ou encore Wooyoungmi où certains les portent autour du cou comme les enfants qui s’en débarrassent pour jouer. Et de l’autre, la team gants noirs en cuir comme chez hermès; Juun J ou Kiko Kostadino, en laine et pimpés de bijoux comme chez Doublet ou en cuir aux accents queer comme ceux à pics de Louis Gabriel Nouchi, à découpes motardes chez Ouest Paris ou dévoilant subtilement les poignets comme chez 032C.

032C FW25, Louis Gabriel Nouchi FW25, Hermès FW25, Junn J FW25, Kiko Kostadinov FW25, Ouest Paris FW25

12. Boys on preppy
3.Paradis FW25, Amiri FW25, Auralee FW25, Drôle de Monsieur FW25, Junya Watanabe FW25

Indétrônable de chez indétrônable parmi les tendances masculines (au point d’être devenu un marronnier sartorial), le style preppy s’est fait remarquer sur les podiums de l’automne-hiver 2025. Que ce soit chez 3.Paradis, Amiri, Auralee, Drôle de Monsieur, Junya Watanabe, Kiko Kostadinov, Kolor, Louis Vuitton ou Maison Mihara Yasuhiro, le preppy boy marque son territoire, entre frat boy de la Nouvelle Angleterre, fan de gugby et de football américain, ou geek de bibliothèque universitaire.

Drôle de monsieur FW25, Kiko Kostadinov FW25, Kolor FW25, Louis Vuitton homme FW25, Maison Mihara Yasuhiro FW25
13. L’homme néo-romantique
Dries van Noten FW25

Des fleurs sur les costumes Amiri et Taakk, de larges cols Lavallière chez valette ou des cols Lavallière en forme de fleur chez Wooyoungmi, les rubans sur les yeux chez Dior, les mêmes en dentelle chez Les Fleurs Studio ou encore le combo de tout ça chez Dries Van Noten… L’homme romantique a plutôt fière allure. Un style dont Arte dessinait déjà les traits avec sa série animée “L’armée des romantiques“ qui retrace l’histoire de ce mouvement artistique à travers le récit de cette époque, incarnée par Victor Hugo, Berlioz, Chopin ou encore Baudelaire et Courbet… Bref, les égéries du 19ème sont à l’honneur.

Amiri FW25, Dior men FW25, Les Fleurs Studios FW25, Taakk FW25, Valette Studios FW25, Wooyoungmi FW25
14. Pas lassé·e du matelassé
Taakk FW25, 3.Paradis FW25, Bluemarble FW25, IM Men FW25, Yohji Yamamoto FW25

Imaginez un vêtement aussi moelleux qu’un lit mais qui du coup, vous suivrait un peu partout. C’est ce qu’on fait les créateur·rice·s cette saison dans la suite logique de la tendance “power nap“ décrypté un peu plus haut. Une vision matelassée du monde donc qui donne envie de se rouler dedans. Les pantalons de 3.Paradis et de Bluemarble, les combinaisons de Taakk et de KidSuper, les costumes de Yohji Yamamoto, les chemises d’IM Men ou encore les vestes de Jeanne Friot et de Wooyoungmi… Les collections automne-hiver 25-26 assurent nos arrières.

Jeanne Friot FW25, Kidsuper FW25, Wooyoungmi FW25, Yohji Yamamoto FW25, 3. Paradis
15. That’s 70’s show
Willy Chavarria FW25, Willy Chavarria FW25, Amiri FW25, Amiri FW25, Hermès FW25, Hermès FW25

Last but not least, on a vu sur les podiums parisiens le retour du bon vieux costume en velours avec option col de chemise pelle à tarte, très 70’s coded. Une tendance ultra-présente chez Amiri dont le mood général était une lettre d’amour à l’esthétique des années 1970, mais aussi chez Willy Chavarria en version latino et aussi plus subtilement chez Hermès. Une suite logique à la Fashion week de Milan qui avait vu le “velvet suit” s’imposer chez Dolce&Gabanna, Emporio Armani, Giorgio Armani ou encore chez MM6 Maison Margiela au Pitti Uomo à Florence. La boucle est bouclée.