A24 : c’est le seul mot à la bouche des commentateurs du cinéma indépendant américain depuis 12 ans. Le studio le plus en vue du paysage s’est d’abord fait un nom en tant que distributeur de cinéma d’auteur aux méthodes marketing originales et audacieuses (goodies collector, usage des réseaux, campagnes d’affichage hors norme…), puis comme producteur bientôt oscarisé, avant de muter peu à peu en une quasi-major à la fan base très fédérée. L’âge d’or A24, marqué par “Moonlight“, “Uncut Gems“, “Ladybird“ ou “Hérédité“, et qui a formé un safe space salutaire pour le cinéma d’auteur indépendant au moment où les plateformes menaçaient de le siphonner, semble pourtant une page en train de se tourner, alors le studio se lance désormais dans des projets de plus en plus coûteux et commerciaux. C’est dans ce contexte de rebattage des cartes que s’ouvre la grand-messe annuelle de Sundance, signal d’entrée dans une nouvelle ère moins monopolistique, marquée par une diversification du paysage, et la réémergence de voix fortes. Actrices et acteurs, réalisatrices et réalisateurs, collectifs, boîtes de prod’ : l’écosystème renaît de ses cendres, n’a pas affiché une telle effervescence depuis les années 2000, et 2025 s’annonce comme une grande année. Tour d’horizon de celles et ceux qui réveillent le paysage, et qui devraient la marquer.