Mixte Magazine

1. GROSSE FATIGUE

Des yeux cernés, des joues creusées, des cheveux hirsutes… Non ce n’est pas le reflet du miroir un énième matin d’hiver mais plutôt une allure reproduite par les hair et make-up artists pour de nombreux défilés cette saison. Chez Prada, où les cheveux en pagaille s’accroche dans les vêtements, cela reflète le moodboard général de la collection qui évoque une femme au bout du scotch, fatiguée par le quotidien. Chez Kenzo, Stella McCartney ou encore Meryll Rogge, les cheveux décoiffés sont aussi un statement comme l’explique en backstage le coiffeur Gary Gill : “Pour le défilé Chloé, nous voulions créer un look qui soit à la fois naturel et raffiné – une élégance effortless qui souligne la beauté naturelle de chaque mannequin.” Une tendance également observée chez Dries van Noten.

Chez Paloma Wool dont le make-up a été élaboré par la marque de beauté Merit, on sublime également les cheveux en bataille et les teints blafards en mettant en lumière les cernes, avec notamment un eye-liner noir souligné sur la paupière. Il semblerait que le monde soit prêt à se débarrasser de la “clean girl” alors oubliez le blush et choisissez une bouche nude, ton sur ton avec la grise mine et l’effet n’en sera que plus réussi.

2. LE RETOUR DE L’INDIE SLEAZE

Puisque la mode est un éternel recommencement, l’indie sleaze fait son grand retour. Le rock anglais des années 2010, les sœurs Olsen en club ou Kate Moss sortant d’after, le mouvement repose sur l’idée qu’être décoiffée, voire carrément débraillée c’est cool. Côté make-up, le smokey eye qui consiste à cerner les yeux de noir et à l’estomper pour un effet fumé est l’un des indispensables de la panoplie de l’indie sleaze. Chez Chanel, le liner est propre certes mais occupe l’espace. Idem chez Paco Rabanne où Diane Kendall a noirci le ras des cils avant de le fondre avec du fard pour un effet intense. Chez Ludovic de Saint Sernin, le maquillage Anastasia Beverly Hills a permis un smokey dans les règles de l’art tout comme chez Hermès où l’œil est sombre mais vaporeux. Quant aux défilés Hodakova et Pressiat, le make-up semble avoir coulé toute la nuit. Party is not over.

3. PASTELS

Pour aborder l’hiver prochain un peu plus légèrement, l’option pastel semble aussi être une solution. Par exemple, chez Gucci, Pat McGrath a peaufiné un teint naturel et glowy à l’aide de blushs rosés ainsi que des teintes de rouges à lèvres à dominante rose appliquées par tapotement pour un effet brillant. Chez Valentino, le blush rose à haute dose rehausse des pommettes déjà sublimées par du face tapping (ces scotchs qui étirent le visage). Et chez Sandy Liang et Tom Ford, certaines des silhouettes ont eu droit à du fard à paupières jaune citron, bleu ciel ou rose pale qui ont pour effet de les rendre encore plus festives et sucrées.

4. BATTEMENTS DE CILS XXL

Si vous cherchiez une jolie façon de vous faire remarquer, cela se fera probablement dans un battement de cils. Chez Vaquera, Chloé ou encore Harris Reed, les “spider lashes”, ces cils extra longs inspirés des mangas habillent le regard en grande pompe. Une version plus minimaliste chez Victoria Beckham se démarque avec une teinte brune, un bon compromis si on ne veut pas jouer le drama à fond. Quant au défilé Courrèges, certains des mannequins portaient ces grands cils “confettis” qui rappellent le set design du défilé. Imaginés par Thomas de Kluyver, ces faux-cils XXL en pétales de cellophane noir étaient “collés sur 12 mannequins comme un accessoire de mode plutôt que comme un maquillage à proprement parler”, a précisé le chef de cabine.

5. BOUCHES ROUGES

La bouche rouge est un peu la petite robe noire du maquillage et cette saison, elle se fait ultra glossée chez Valentino, vibrante chez Stella McCartney et Tom Ford ou encore ultra mordue façon vampire pour Matières Fécales, le label qui présentait à Paris son premier défilé. La preuve que c’est un intemporel ? La référence du défilé Tom Ford n’était autre que Tippi Hedren dans “Les Oiseaux“ d’Alfred Hitchcock et le résultat, des “dark red lips” qui devaient “donner l’envie d’être embrassées” selon le brief d’Haider Ackermann. Défi relevé par Lucy Bridge dont le secret est un layering sans faille : crayon, rouges à lèvres puis une couche de gloss pour faire briller le tout.